Deux jours après l’entame de leur grève, déclarée illégale par la justice, les premières sanctions contre les grévistes sont tombées hier à l’encontre des paramédicaux occupant des postes supérieurs.
L’administration qui a reçu dès le premier jour une note ministérielle pour le pointage a été suivie hier par des sanctions administratives notamment de rétrogradation.
A Oran, où le SAP n’est implanté qu’au niveau de certains établissements comme les EHS pédiatrie de Canastel et d’ophtalmologie, la coordinatrice nous apprend que les grévistes ont été notifiés de leur rétrogradation par l’administration. A Alger, où le SAP est implanté sur 39 secteurs sur les 40 que compte la wilaya, on annonce également des mesures similaires.
Contacté à cet effet, M. Ghachi, le premier responsable national du SAP, a confirmé ces mesures en estimant que certains directeurs ont décidé de rétrograder le personnel gréviste en commençant par celui qui occupe des postes supérieurs. Notre interlocuteur a estimé que cette mesure ne fera que motiver davantage les grévistes pour continuer leur protestation étant donné que même les sanctionnés n’auront rien à perdre vu que ces postes de responsabilité ne leur apportaient rien.
Quant au fait que la grève est déclarée illégale, le même responsable estime que seul le ministère du Travail est habilité à se prononcer sur cette question étant donné que toute la procédure légale a été respectée pour le dépôt du préavis de grève. Selon lui, la tutelle ne peut en aucun cas être juge et partie et au lieu de revenir à la table de négociations pour débloquer la situation, elle signe et persiste pour continuer son harcèlement contre les grévistes.
Au plan du suivi de la grève, la situation diffère d’une wilaya à une autre et d’un établissement à un autre. Cependant, estime M. Ghachi, même si on accepte le taux avancé par le ministère, à savoir 11%, en terme d’effectifs c’est l’équivalent de 10.000 paramédicaux. En clair, la tutelle doit écouter les doléances et les préoccupations des grévistes.
A Oran et à titre indicatif, l’activité était hier normale au CHU et à l’EHU, ainsi que dans la grande majorité des structures de proximité. Mais un gréviste nous dira que contrairement à d’autres corps, une grève dans le secteur de la santé peut passer inaperçue en raison de l’obligation d’assurer le service minimum.
Pour rappel, la décision du conseil national du SAP a été prise à l’issue du changement de la position du MSPRH qui par le biais de son premier responsable avait annoncé sur le petit écran que le statut des paramédicaux n’est pas encore prêt et qu’il faisait appel à des agents sans couleur syndicale pour la confection de ce texte.
Cette démarche, selon le SAP, est nulle et non avenue étant donné que le texte ne présente aucun ancrage juridique. Le même syndicat accuse le ministre d’avoir utilisé le média le plus lourd à savoir la télévision pour annoncer le dépôt du statut, une manière apparentée, selon les paramédicaux, à «un antalgique sans effets».
Le SAP tient enfin à décliner toute responsabilité quant aux risques d’enlisement de la situation et que toute «la campagne médiatique menée tambour battant pour casser la dynamique du SAP a échoué et a eu l’effet inverse».