Les antagonistes divergent quant au taux de suivi de la grève des enseignants.
Le ministère de l’Education nationale a annoncé, hier, que le taux de suivi de la grève lancée par la Coordination des syndicats de l’Education (CSE) pour les deux journées de mardi et mercredi «a atteint aujourd’hui 14,84%», alors que la CSE estime que le taux de suivi «est nettement supérieur à celui annoncé par la tutelle».
La ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, avait réaffirmé plus tôt dans la journée que les portes du dialogue restaient ouvertes avec le partenaire social et s’est dite prête, à ce propos, à recevoir les représentants de la CSE. A rappeler que la ministre s’est réunie mercredi soir avec les représentants du Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest) pour tenter d’aboutir à des résultats acceptables par les deux parties concernant la prise en charge d’une série de revendications socioprofessionnelles des travailleurs de l’éducation. La mi-nistre avait également souligné que les dysfonctionnements contenus dans les statuts nécessitent la révision des statuts sur une pé-riode pouvant aller jusqu’à cinq années avec la «possibilité de résoudre quelques problèmes au cours de cette période». Concernant la plateforme de revendications soumises par la CSE, la ministre a estimé que le problème «est dû à une mésentente sur le contenu de ces revendications» précisant que «le ministère s’emploie actuellement à identifier les pro-blèmes de façon précise dans chaque wilaya, pour connaître le nombre d’enseignants et de travailleurs concernés par l’effet rétroactif». Elle a aussi précisé que les textes réglementaires relatifs à la prime de rendement et à la valorisation des heures supplémentaires étaient au niveau du gouvernement. Pour la retraite à 25 ans de service, elle a souligné que «celle-ci est inacceptable». Les responsables de la CSE ont indiqué que la grève a «concerné tous les établissements éducatifs à travers le pays avec un taux de suivi considérable», affirmant que la réponse à ce mouvement par les travailleurs de l’éducation traduit l’attachement de ces derniers à leurs revendications légitimes». «Nous pensons que nous sommes en train d’exercer notre droit constitutionnel pour arracher nos droits en toute dignité et nous tenons les pouvoirs publics pour responsables du retard dans la satisfaction des revendications soulevées». Le Cnapest -élargi- a, de son côté estimé, dans une déclaration à l’APS, qu’il n’était pas «concerné» par la grève de la CSE du fait qu’il n’est pas membre en raison de divergence de vues. Le Cnapest a décidé, par ailleurs, d’une grève d’une journée renouvelable lundi prochain. La CSE avait demandé à la tutelle de réviser les statuts des différents corps de l’éducation nationale dans un souci d’«équité et de justice» en matière de classement, de promotion, de réintégration et des postes nouvellement créés. La CSE appelle, également, à la promotion systématique des personnels et travailleurs du secteur de l’Education durant leur carrière professionnelle, la récupération des instituts de technologie pour leur exploitation dans la formation spécialisée et l’élargissement du réseau national des écoles supérieures des enseignants.
A. B.