Grève des intendants, Benghebrit ordonne des ponctions sur les salaires

Grève des intendants, Benghebrit ordonne des ponctions sur les salaires

À la démonstration de force des travailleurs des services économiques de l’éducation, appelé communément intendant, qui sont en grève illimitée depuis la rentrée des classes, le département de Nouria Benghebrit a répondu par des sanctions pécuniaires.

Nouria Benghebrit qui n’a pas réussi à convaincre les travailleurs et les économes sur sa politique de la  » main tendue « , s’est trouvé un autre moyen pour dissuader les intendants à mettre fin à leur mouvement de grève enclenché depuis la rentrée scolaire. Elle entend appliquer la loi qui veut que tout gréviste ne soit pas payé durant les jours de grève.



Le département de Beghebrit considère les absences des économes comme un manquement injustifié à leur obligation de travail.  » C’est le minimum de chose qu’on puisse faire pour mettre un terme à cette situation qui n’a que trop durer « . Benghebrit s’est dit étonnée d’entendre les grévistes réclamer des salaires pour les mois de débrayage.  » Ce n’est pas normal qu’on soit payé alors qu’on est en grève depuis trois mois « .

Pour Nouria Benghebrit, qui s’exprimait hier au forum El Moudjahid, le syndicat qui représente les intendants donne l’impression de mener un forcing, si ce n’est une sorte de chantage sur le département de l’éducation. « Quand on dit négociations, on dit avancée réciproque. Tandis que ce dernier veut tout avoir avec des modalités non appropriées « , dira la ministre. La ministre est allée de but en blanc en matière de rejet de la grève des intendants, considérant que celle-ci ne peut résoudre les problèmes liés à cette corporation. Elle dira sans ambages que la grève n’est pas une solution. Les portes restent toujours ouvertes au dialogue.

« Je suis convaincue qu’on trouvera une solution », dira Mme Benghebrit, soulignant que les résultats des négociations ne peuvent, en aucun cas, être concrétisés du jour au lendemain.  » 70 jours de grève. Je pense que l’éducation est le seul secteur à atteindre la légitimité d’un grand nombre de grève à son actif « , s’étonne Benghebrit.

 » Il faut être raisonnable dans ses revendications. Les débats et les négociations sont des outils efficaces pour le règlement des problèmes. Il suffit d’y croire et d’oeuvrer à trouver des solutions « , estime la ministre, soulignant que certaines revendications des intendants ont trouvé des solutions, alors que d’autres sont toujours en négociation, compte tenu que leur règlement relève d’autres secteurs.

 » Pourquoi faire grève, puisque 34 revendications sur les 36, soumises au ministère, ont été satisfaites, s’est-elle interrogée, promettant que  » le reste des revendications trouvera une réponse avec le temps « . Elle dira que son département se trouve au croisement de plusieurs départements ministériels, comme ceux de l’Intérieur, des Sports, de la Culture, de la Solidarité ou de la Santé. Par ailleurs, elle a affirmé que la grève des intendants n’a pas touché toutes les wilayas du pays puisque 26% en sont concernées. Selon elle, 70% des intendants n’ont pas adhéré au mouvement de débrayage.

Ce qui a permis, selon elle, une distribution à temps des manuels scolaires et des primes de scolarité pour les nécessiteux. S’agissant des phénomènes qui guettent l’école algérienne tels la violence et la drogue, la ministre de l’Education a indiqué que « la responsabilité relève de l’ensemble de la société « . Elle a déclaré, a ce propos, que son département collabore actuellement avec d’autres ministères pour mieux protéger l’Ecole algérienne de tous ces fléaux. Elle a, en outre, appelé les parents d’élèves à assumer leur responsabilité.

L. A. R.