Au deuxième jour du débrayage des hospitalo-universitaires, rien n’indiquait qu’une grève était observée à l’hôpital Mustapha-Pacha où presque tous les services fonctionnaient normalement.
Depuis avant-hier, le secteur de la santé publique a renoué avec la protesta, à l’appel lancé par le syndicat national des hospitalo-universitaires chercheurs.
Cependant, hier vers 14 heures à l’hôpital Mustapha-Pacha d’Alger, rien n’indiquait qu’une grève y était observée. Tous les services fonctionnaient normalement, à l’exemple du CPMC et du service pneumologie.
Ce débrayage de trois jours, rappelons-le, a pour principale revendication une enquête sur la hausse de la facture d’importation de médicaments et la révision du régime indemnitaire.
Ce syndicat, représentant la majorité des hospitalo-universitaires, avait déjà prévenu le ministère de tutelle qu’il allait revenir à la charge après la suspension du mouvement de grève. Bien plus, les professeurs et les maîtres-assistants estiment que le problème n’est toujours pas réglé, du moment que les pénuries persistent, alors que la facture d’importation des médicaments, jugée élevée en 2011, a atteint 2,5 milliards de dollars.
Aussi, le syndicat exige l’installation d’une commission indépendante pour enquêter sur la hausse de la facture d’importation de médicaments.
Concernant la revendication portant sur la révision du régime indemnitaire, le syndicat a mené en vain des négociations avec la tutelle durant trois ans.
Contacté à ce sujet, le docteur Belhadj du syndicat hospitalo-universitaire chercheurs a précisé qu’une une assemblée générale se tiendra aujourd’hui. Il sera question, dit-il, de débattre de la question du suivi de ce débrayage. Pour ce concerne le taux de suivi, véritable enjeu sur lequel table tout syndicat, notre interlocuteur a précisé que cette grève – qui est à son deuxième jour – a été suivie à 95%. «Cette grève n’a pas d’impact direct sur les malades puisqu’ils ont souvent affaire aux médecins résidents et non pas aux professeurs et maîtres-assistants», a-t-on encore expliqué.
L’on apprend d’autre part que toutes les consultations et interventions chirurgicales non urgentes ont été reportées suite à ce mouvement de grève.
En effet, les interventions prévues initialement hier et avant-hier ont été systématiquement ajournées. Il s’agit notamment des services de chirurgie générale et maxillo-faciale.
Idem pour les consultations ordinaires qui sont également reportées, excepté pour les patients venus d’autres wilayas. Au service de neurologie, indique-on, toutes les interventions ont été effectuées. Cette grève a par contre paralysé partiellement le service chirurgie générale qui sur quatre opérations programmées dimanche en a annulées deux, selon un maître-assistant du service. Il convient de rappeler que le syndicat qui a remis un préavis de grève il y a une quinzaine de jours exige de la tutelle la mise en place d’une commission d’enquête sur la pénurie de médicaments. Le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, avait affirmé que la surfacturation des médicaments a atteint 98 millions dollars en 2011. Selon les prévisions d’importation pour 2012, le montant de la surfacturation des factures de médicaments atteindra 150 millions de dollars.
Par Yazid Madi