La grève dans les lycées, enclenchée lundi dernier, se poursuit toujours malgré la rencontre d’hier ayant regroupé les deux parties antagonistes syndicat et tutelle.
La plupart des enseignants de la capitale ont débrayé ce matin. A Birkadem, Birtouta, Saoula, Baba Ali comme à Birtouta, les élèves du secondaire ont été privés de cours ce jeudi, a-t-on constaté. Nombreux sont ceux qui sont restés à la maison en attendant la reprise des cours du 2e trimestre qui s’annonce problématique. Ce mouvement de protestation a été observé par de nombreux enseignants du secondaire, qui réclament la révision du statut des travailleurs, le plus important point de la discorde. La plupart des enseignants du lycée Zahoual-Ammar des Vergers à Birkhadem ont affiché leur pessimisme quant à la situation qui perdure depuis 2008. «Nous n’attendons pas grand-chose de la dernière réunion, les choses traînent depuis des années et il n’y a que des promesses !», témoigne une enseignante ayant requis l’anonymat. La situation est la même ailleurs, les lycées de Saoula, Birtouta et de Caroubier sont pris en otage depuis 4 jours. Une situation chaotique qui risque de perdurer encore, tant qu’il n’y a pas de solutions concrètes aux problèmes posés par le Conseil national autonome des professeurs et enseignants du secondaire et du technique (Cnapest). La situation la plus catastrophique, c’est qu’il y a certaines communes dépourvues d’établissements secondaires. C’est le cas de la commune de Baba Ali où les lycéens sont obligés de prendre le bus pour se rendre au lycée de Balouta, situé entre Baba Ali et Saoula, nous confie ce matin une parente d’élève. Pis encore, enchaîne la jeune femme, «l’école primaire Chaima dans la commune Baba Ali connaît depuis deux ou trois ans, une situation rocambolesque en raison du jumelage entre les classes du CEM et de la même école primaire». Beaucoup de parents d’élèves ont saisi cette occasion pour remettre en cause la qualité de l’enseignement en Algérie, partant du principe que «même les élèves du primaire doivent suivre des cours particuliers pour s’en sortirdans leurs études !» Hallucinant ! La plupart ont vivement aussi critiqué ces deux dernières grèves dont la première a été initiée par la Coordination intersyndicale de l’éducation (CSE) les 10 et 11 du mois en cours. «Ils sont en droit de réclamer leurs droits mais pas au détriment de nos enfants», s’insurge un parent d’élève qui se désole de voir tant de problèmes persistants dans le secteur stratégique qu’est l’éducation ! «C’est une catastrophe, mon fis a le Bac cette année !», s’inquiète pour sa part, une parente d’élève de Birkhadem. Cependant les enseignants du lycée de la Croix d’Alger-Centre ont fait l’exception et n’ont pas adhéré à cette action de contestation. «Même s’il y a naturellement un dénouement et donc une suite favorable pour nos revendications, ce ne sera pas pour aujourd’hui, il faut attendre !», nous explique une enseignante à la sortie de ce lycée. Rappelons que le chargé de communication au Cnapest, Messaoud Boudia a déclaré auparavant que «la participation de son organisation syndicale à la réunion d’hier, ne signifie pas l’arrêt de la grève».
Samia Lounes