Grève des enseignants, saadani,le FLN et le DRS, Des sujets qui distraient les Bouiris

Grève des enseignants, saadani,le FLN et le DRS, Des sujets qui distraient les Bouiris
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Des sujets qui distraient les Bouiris

En rappelant à l’ordre tout le monde, «Bouteflika tente de préserver la stabilité du pays» commente un citoyen.



Plusieurs thèmes occupent les débats dans la rue à Bouira. Le débrayage engagé par les syndicats de l’Education nationale depuis maintenant trois semaines et la sortie hasardeuse du premier secrétaire national et chef actuel du FLN n’ont pas laissé indifférents les citoyens et citoyennes habitant à Bouira. Concernant la décision de l’Unpef, du Cnapest à recourir à la grève pour faire valoir les droits des enseignants, le débrayage qui avait commencé timidement la première semaine a pris de l’ampleur avec le recours aux menaces brandies par la tutelle.

Depuis ce communiqué ordonnant aux directeurs d’établir des mises en demeure contre les grévistes, les taux sont montés au niveau des trois paliers pour atteindre 80% au secondaire, 53% au moyen et une quarantaine d’écoles primaires. Hier et en réaction aux dires du ministère rapportés par les médias publics, les grévistes ont recouru à un sit-in silencieux devant le siège de la direction de l’éducation. «Au lieu d’aller vers les négociations et le dénouement définitif des problèmes du secteur, les responsables s’entêtent à fuir la réalité et à exceller dans la désinformation» commente un membre du bureau de wilaya de Bouira. Hier, et en marge du sit-in organisé devant le siège de la direction, plusieurs établissements continuaient à rallier le mouvement de protestation en observant des arrêts en signe de soutien aux grévistes menacés par la tutelle. Le sit-in s’est voulu silencieux par respect aux victimes du crash et en conformité avec le deuil national décrété par le président.

LG Algérie

Les syndicalistes ont, à travers une lettre ouverte adressée au Premier ministre et au ministre de l’Education nationale ont réaffirmé leur détermination à arracher des pourparlers sérieux et un dialogue concret. «Ni le recours aux fausses directions des associations des parents d’élèves, ni les fuites en avant des délégués du ministre à l’occasion de la dernière rencontre, ni encore ces menaces, ne peuvent influer sur notre détermination». Nous voulons un dialogue sérieux dans la transparence et sans conditions. Voilà ce qui mettra fin au mouvement. S’agissant du second point, unanimement les fidèles de l’ex-parti unique se sont démarqués des graves propos tenus par le secrétaire national à l’encontre des services de l’institution militaire qu’est le DRS.

La base se dit outrée par le silence observé par les responsables du parti qui tardent à exprimer leur point de vue sur la question. La remarque est aussi valable pour l’ensemble de la classe politique locale puisque aucun responsable n’a osé commenter les propos malgré l’extrême gravité de la situation. «Ils attendent pour mieux se positionner», dira un citoyen en direction des élus nationaux du vieux parti. D’autres fidèles à l’ex-secrétaire national déchu, Belkhadem, ont saisi l’occasion pour rebondir contre ceux qui ont destitué «Si Abdelaziz» comme aiment le nommer ses fidèles. Pour les plus aguerris du fait politique «les déclarations de Saâdani ne sont pas un acte isolé, mûrement réfléchi de l’auteur, mais s’inscrivent dans une logique mise en place pour tenter de semer le doute et installer un climat de psychose pour apeurer le citoyen et lui faire admettre le fait accompli: la stabilité est le gage d’une seule et unique personne en Algérie, le président actuel», pense un proche du RCD. Pour un élu du FFS, l’objectif recherché reste une scission au sommet de l’Etat laquelle scission servira les intérêts des lobbies financiers à l’origine du marasme qui domine. «Les bénéficiaires d’une instabilité sont aux frontières de l’Algérie et les propos et autres attaques contre notre pays sont des indices qui égayent la thèse.

Le clan qui se dresse derrière le premier secrétaire du FLN est à la solde du Makhzen et de ses relais à travers le monde», considère un cadre syndicaliste proche du parti unique. Commentant les propos de l’ex-ministre de la Justice qui accuse l’actuel chef du parti au pouvoir d’avoir sollicité ses services pour retirer l’ex-ministre de l’Energie du dossier Sonatrach 2, un cadre du RND trouve le moment inapproprié.

«Pourquoi avoir attendu les propos de Saâdani pour revenir à la charge. Ailleurs, pareille situation est vite relayée par la presse et ses auteurs destitués. A moins qu’en ce temps-là, le ministre ne voulait pas ternir l’image des amis de l’époque…» s’indigne notre interlocuteur.

L’instabilité autour de nos frontières, la grogne sociale, les coups bas politiciens, les événements du Sud, l’approche de l’échéance du 17 avril… sont autant de facteurs favorables à l’embrasement général. Au lieu d’observer nos élus ils se doivent d’investir la rue pour remettre de l’ordre. A moins que ces rentiers du système désirent l’instabilité pour encore se servir. Cet avis est partagé et est largement ressenti. La lettre du président de la République est venue mettre de l’ordre dans les rangs. En rappelant à l’ordre tout le monde «Bouteflika tente de préserver la stabilité du pays» commente un citoyen.