Les élèves ont investi la rue pour la troisième journée afin de réclamer le seuil au Bac
Le rattrapage des cours devient de plus en plus impossible avec la nouvelle grève conduite par les élèves des classes de terminale.
Le ministre de l’Education nationale n’est pas au bout de ses peines. Après avoir «calmé» les enseignants, les élèves prennent le relais. Inspirés par leurs enseignants, ils abandonnent les classes. Objet de leur mécontentement? Ils refusent de subir les conséquences de la grève des enseignants. Aussi, réclament-ils le seuil des cours pour faciliter la révision. A Bouira, Alger, Tizi Ouzou, Annaba les élèves ne décolèrent pas. A Alger ce sont plus de 250 élèves de terminale de 18 lycées d’Alger qui ont tenu un rassemblement de protestation pacifique pour le 3e jour consécutif afin d’exprimer leurs craintes. «Nous avons le droit de bénéficier des vacances de printemps et refusons que les enseignants nous remettent des polycopiés sans explications ni exercices», ont martelé les élèves. Les lycéens, qui considèrent que cette méthode accélérée de dispenser des cours pour terminer le programme scolaire fait régresser leur niveau. Ils proposent de maintenir le rythme habituel des cours et estiment qu’il n’est pas nécessaire d’achever le programme annuel. Ils appellent la tutelle à clarifier les choses, notamment en ce qui concerne le maintien de la date de l’examen du baccalauréat, soulignant qu’il s’agit là d’un examen décisif. En cas de non-satisfaction de leurs revendications, les élèves ont décidé de remettre une feuille blanche lors des examens du 2ème trimestre qui débuteront dimanche prochain. Même chose à El-Bayadh où les responsables de la direction locale de l’éducation ont indiqué que quelque 247 lycéens, n’ont pas rejoint leurs cours pour faire aboutir leurs revendications.
La principale revendication demeure la même, il s’agit du seuil. Ce dernier a été en point de mire de Baba Ahmed, dès son arrivée à la tête du secteur. Il a été ferme à propos de ce «phénomène». Il a même annoncé, lors d’un séminaire national sur les services publics en milieu scolaire à Alger, qu’il est contre ce seuil. «L’élève doit recevoir une formation complète. C’est inadmissible qu’un élève passe à la classe supérieure, sans avoir accompli la moitié de son programme», a-t-il déclaré. Il estime que fixer un seuil c’est synonyme de handicap pour ces élèves, car les cours qui leur seront sacrifiés, pourraient leur être utiles pour leur cursus. Aujourd’hui, cette revendication est sur la bouche de tous les élèves des classes terminales. Ils ont même fait une démonstration dans la rue concernant leur détermination à poursuivre cette grève jusqu’à ce que la tutelle cède à cette revendication. Malgré l’annonce de l’Office national des examens et concours d’Alger lundi dernier quant au maintien de la date de l’examen du baccalauréat qui est prévue le 1er juin, les bacheliers refusent de lâcher prise. C’est le cas à Bouira où les élèves ont investi la rue pour la troisième journée afin de réclamer le seuil au Bac.
Dans un communiqué du ministère de l’Education rendu public hier, il a présenté les grands axes du plan de rattrapage des cours perdus. Ce dernier a cité quelques principes d’orientation qui doivent être pris en considération dans ce plan par les responsables des établissements scolaires. Parmi les directives citées dans le communiqué, on peut noter le recensement du nombre exact des cours perdus dans chaque matière, associer les enseignants dans la mise en place du plan de rattrapage des cours et cela en présence des délégués de classes, suivre une méthode pédagogique dans l’application du programme scolaire afin d’éviter l’épuisement des élèves, faire part aux parents d’élèves de ce plan, organiser des conseils en dehors des heures de cours. Ledit document a fait savoir que le Bac blanc est prévu au mois de mai prochain sans préciser une date exacte. Il a également, ajouté qu’une période de révision sera accordée aux bacheliers pour bien se préparer aux examens. Le même document a tenu à rassurer les bacheliers sur les sujets des examens qui ne porteront que sur les leçons dispensées.
Le plus étonnant dans cette histoire, est l’annonce faite par le ministère via un communiqué qui rassure les élèves quant au bon déroulement de l’année scolaire en disant que «la situation est tout à fait maîtrisable». Pourtant, sur le terrain, celle-ci est amère, sachant que cette situation ne date pas d’aujourd’hui. Elle a toujours existé depuis l’époque de son prédécesseur, à savoir Benbouzid. Quel plan «majestueux» pourra en un temps record, rattraper ces heures perdues? Surtout que les dates des examens approchent à grands pas.