Les corps communs du secteur de la santé, toutes fonctions confondues, (personnel administratif, agents de sécurité, ouvriers professionnels et ceux en pré-emploi) étaient encore en grève, hier, à travers tout le territoire national, au niveau de l’ensemble des structures sanitaires publiques.
La grève cyclique des corps communs de la santé, enclenchée dimanche dernier, et ce pour trois jours, à l’échelle nationale, semble avoir eu un écho favorable auprès des travailleurs du secteur. «Notre mouvement de protestation est suivi à 90 % dans tous les hôpitaux du pays», nous a assuré, hier, M. Terraki Ahmed, le nouveau secrétaire général du Syndicat des corps communs du CHU Mustapha-Pacha d’Alger.
Les grévistes semblent déterminés et ceux que nous avons rencontrés tiennent toujours leur sit-in au sein même de cette enceinte hospitalière, brandissant des banderoles sur lesquelles on pouvait notamment lire «non à l’exclusion des corps communs de la santé».
«La situation est à son paroxysme. Nous ne pouvons plus continuer à nous taire. Il est grand temps pour que nous soyons rétablis dans nos droits», clament les grévistes. Des protestataires qui ont néanmoins assuré un service minimum, notamment pour ce qui est des admissions.
Leur plate-forme de revendications se décline en plusieurs points, mettant en exergue une injustice sociale des plus criantes. C’est du moins ce que nous a expliqué notre interlocuteur, M. Terraki Ahmed, qui a particulièrement insisté sur le volet socioprofessionnel. Les grévistes appellent à la révision de la grille des salaires «qui constitue le point essentiel des revendications des corps communs», a souligné Terraki Ahmed.
La question de la révision du régime indemnitaire est aussi posée, sachant que ce corps «n’a bénéficié que d’une seule révision en 2008, avec 25 % d’augmentation pour les catégories allant de la 1 à la 10 et de 40 % pour celles de la 11 à la 17», nous a-t-il confié. L’autre point concerne la prime dite de contagion. Ils demandent également l’intégration des contractuels, des vacataires et du personnel payé à l’heure dans l’ensemble des centres hospitaliers.
Concernant le salaire de base de cette catégorie professionnelle, il varie entre 9 000 et 12 000 DA, indique-t-on. «Je suis un agent de sécurité, père de famille, et après plus d’une vingtaine d’années de service, je ne touche qu’un salaire de 18 000 DA», a lancé l’un des grévistes.
Quoi qu’il en soit, une assemblée générale est prévue ce jeudi afin de décider de la suite à donner à cette action de protestation qui, selon le syndicat, devrait être cyclique. Il est à rappeler qu’après les médecins, ces derniers ont enclenché, depuis le 16 avril, , une grève cyclique pour faire entendre leur voix sur un ensemble de revendications qu’ils avaient soumis à la tutelle le 15 mars dernier.
Lynda Louifi