Grève des contrôleurs aériens Français,L’Algérie évite la grosse pagaille

Grève des contrôleurs aériens Français,L’Algérie évite la grosse pagaille

Des vols ont été annulés et d’autres retardés, mais les passagers ont été avertis à l’avance.

La grève décidée par les aiguilleurs du ciel français n’a pas été sans conséquence sur le trafic aérien algérien à destination et en provenance de France. Hier, certains vols ont été annulés tel que celui de la matinée, Alger- Marseille, tandis que d’autres ont été retardés. En effet, à cause de cette grève, la direction générale de l’aviation civile (Dgac) française a limité de 50% le nombre de vols de toutes les compagnies aériennes. Mais la pagaille dans nos aéroports, à laquelle on s’était habitué lors des grèves, ne s’est pas fait trop ressentir.

Hier matin, aucun signe apparent des conséquences de cette grève au niveau de l’aéroport international d’Alger Houari-Boumedienne. On était loin des images d’anarchie qu’on avait vécue il y a plus d’un mois lors du débrayage surprise des pilotes de la compagnie nationale, Air Algérie.

Le pire a été évité grâce à la planification, dont pour une fois, a fait preuve Air Algérie. La compagnie nationale a pris ses dispositions en procédant à un réajustement de son programme de vols pour la durée de cette grève. «En raison de la grève de ses personnels, la Navigation aérienne française a annoncé des perturbations ainsi que la réduction du trafic aérien à échelle de 50% du mardi au vendredi prochain», a annoncé Air Algérie dans un communiqué, lundi dernier, la veille du début de ce débrayage.

La compagnie nationale avait aussi annoncé l’annulation de tous les vols de Sétif vers Paris ainsi que le vol de Tlemcen vers Paris qui sera jumelé avec celui d’Oran-Paris. Plusieurs autres vols sur Paris ont été jumelés en utilisant des gros porteurs, nous révèle une source de la compagnie.

Une nouveauté donc pour le transporteur aérien national, qui a appris à communiquer qui plus est à l’avance.

Air Algérie a même mis à la disposition de ses passagers un numéro de téléphone (00 213 21 50 90 70) pour tout renseignement complémentaire. Et surprise, on répond à ce numéro et on vous renseigne sur la «suite» qui va être donnée à leur vol. Chose rare en Algérie quand on met en place ce genre de cellule de renseignements. Aigle Azur, quant à elle, a supprimé, hier, seize vols à Paris et Marseille, vers et depuis l’Algérie, le Portugal et Moscou. Un retour à la normale est toutefois prévu demain avec la fin de la grève. En tous cas, une chose est sûre, ces mesures ont permis d’éviter d’énormes désagréments aux passagers qui savaient à quoi s’attendre. Du reste, il n’en demeure pas moins que dans les aéroports de l’Hexagone c’est une totale pagaille. Au total, 3600 vols ont été annulés lors de ces deux jours de grève. Mercredi, on s’est retrouvé avec les mêmes taux d’annulation que mardi, soit 1800 vols pour une moyenne de 7650 vols dans la journée.

De nombreux retards ont aussi été enregistrés. D’autres actions du même genre ont été programmés dans 10 autres pays européens. Parmi eux, la Belgique, le Portugal et l’Italie qui ont enregistré, hier, une grosse perturbation de leur trafic aérien.

La colère de ces aiguilleurs européens est relative à la proposition de modification du règlement, dit «ciel unique 2+», initié par la Commission européenne. Ce projet de «ciel unique» a pour objectif de supprimer les frontières nationales dans les airs afin de tripler la capacité de l’espace aérien, réduire les coûts de gestion du trafic aérien de 50%.

Les grévistes craignent que ce projet ne dégrade leurs conditions de travail et de sécurité. Ils appréhendent aussi à terme, des suppressions d’emplois. Néanmoins, cette grève aura montré que la «pagaille» dans les aéroports suite aux grèves n’arrive pas qu’en Algérie.

Une leçon pour la presse étrangère qui fait ses choux gras des malheurs des passagers d’Air Algérie, à chaque grève. Cela n’arrive pas qu’aux autres…