A moins d’une prise en main de la situation, décidée en haut lieu, le complexe sidérurgique Sider El-Hadjar connaîtra des jours difficiles, affectant le fonctionnement normal de ses installations de production. C’est d’ailleurs la conviction exprimée dans le sondage de l’édition du Soir d’Algérie du 16 décembre par plus de 83% de lecteurs.
Au dixième jour du mouvement de grève déclenché par le millier de contractuels activant dans le cadre des CDD et CTA pour leur intégration au sein de l’usine où ils activaient depuis plusieurs années, dans des postes au même titre que les travailleurs confirmés du complexe, rien ne présage d’un retour à la normale. Si ce n’est le pourrissement avec à la clé une tentative de suicide du haut du fourneau n°2 d’un jeune gréviste et la poursuite des sit-in jour et nuit sans relâche.
Le jeune homme a été empêché de justesse d’accomplir son geste de désespoir par une rapide intervention des agents de la Protection civile. Une lueur d’espoir même faible est cependant entretenue à l’annonce d’un conseil extraordinaire convoqué par le syndicat d’entreprise hier. Il regroupait la Direction générale, le syndicat de l’entreprise, celui de l’union UGTA de la wilaya, des représentants des grévistes, l’Inspection du travail.
Cette initiative intervient après plusieurs autres impliquant le secrétaire général de l’union de wilaya UGTA de Annaba des représentants des droits de l’Homme, entre autres. Mais elles n’ont pas eu de succès allant dans le sens d’une solution rapide de cette grave crise face à une position intransigeante de la DG.
Toutes nos tentatives de prendre langue avec la chargée de communication de l’entreprise Sider El Hadjar pour avoir d’amples informations sur la réunion du conseil extraordinaire n’ayant pas abouti.
Contacté au téléphone, le secrétaire général du Conseil syndical de l’entreprise n’a pu répondre. Il serait, nous dit-on, encore en réunion. Information confirmée en miieu d’après-midi par Kamel Friteh, SG de l’union de wilaya. En fin d’après-midi, rien n’a encore filtré de ce conseil extraordinaire ; même si certains appréhendent un nouvel échec au vu de l’intransigeance de la Direction générale.
Pour d’anciens sidérurgistes aujourd’hui à la retraite, les appétits se sont aiguisés à l’annonce de la deuxième phase du plan d’investissement consenti par l’Etat pour le complexe qui totalise en ses deux phases près d’un milliard de dollars. Et c’est le retour à des luttes d’intérêt et autres manœuvres ayant eu cours durant le partenariat avec l’indien ArcelorMittal pour le leadership et les influences afin d’obtenir le maximum d’avantages, même si cela se fera au détriment de l’outil de travail, laissé par l’indien à son départ en 2016 dans un état de ferraille. Pourtant rien ne présageait cette situation de désolation et de faillite lors de son inauguration à la fin des années 1960 début 1970 par le défunt Président Houari Boumediène. C’était le fleuron de «l’industrie industrialisante».
A. Bouacha