Si la grève illimitée des communaux à laquelle a appelé le Conseil national du secteur des communes a eu un écho dans certaines wilayas, le débrayage a été faiblement observé à travers les communes de la capitale.
Vers 13h30, au siège de l’APC d’Alger-Centre, rien n’indiquait que les travailleurs de cette commune observaient un débrayage, d’autant plus que tous les services sont assurés. «Les travailleurs de la commune, affiliés au Syndicat national autonome du personnel de l’administration publique (Snapap) ou à l’UGTA, n’ont pas répondu à l’appel de grève lancé par le Conseil national du secteur des communes», nous dit un agent du service de l’état civil de cette commune. Plus loin, à l’APC de Sidi M’hamed, l’on apprend que l’appel à la grève n’a pas été suivi. Et pour cause, les réticences des travailleurs de cette commune, faut-il le rappeler, sont légitimes et s’expliquent par le fait que des membres de la Section syndicale de cette commune ont été radiés il y a quelques jours. Par ailleurs, des informations concordantes font état d’une grève largement suivie dans plusieurs communes du pays, c’est le cas à Béjaïa où les services de plusieurs communes et antennes administratives ont été paralysés par cette grève déclarée illimitée. Contacté, le président du Conseil national du secteur des communes affilié au Snapap, Ali Yahia, se félicite du taux de suivi qu’il juge «appréciable». «Nous n’avons pas encore établi un taux global de suivi de la grève dans toutes les wilayas», a-t-il précisé, estimant le taux à 80%. A la question de savoir le pourquoi de la démobilisation des communaux à travers les communes d’Alger, notre interlocuteur explique : «Dans certaines communes, les travailleurs subissent des pressions et des menaces de radiation de la part des autorités publiques». À noter que le Conseil national du secteur des communes, présent dans quelque 1 200 municipalités, dénonce les dépassements des responsables constatés dans plusieurs communes ainsi que les pressions exercées sur les travailleurs et les syndicalistes. Les atteintes aux libertés syndicales et au droit de grève est également un point soulevé par ce syndicat. Parmi les revendications des communaux figurent la revalorisation des salaires, la promulgation du statut particulier, le respect des libertés syndicales et l’intégration de tous les contractuels. En attendant, le Conseil national campe sur sa décision de maintenir cette grève illimitée jusqu’à satisfaction entière des revendications légitimes des travailleurs. Rappelons enfin que les travailleurs de la commune de Tizi Ouzou, en grève depuis plus d’un mois, ont eu gain de cause suite à la décision de justice rendue en leur faveur par le tribunal de cette ville. La justice qui a tranché en faveur des communaux a ainsi désavoué le P/APC de Tizi Ouzou.
Yazid Madi