Dans un nouveau retour à la protesta, l’appel du collectif des travailleurs des communes a drainé un taux de suivi de 60 % à l’échelle nationale. Comme d’habitude, les APC de la capitale ont été nombreuses à bouder le mouvement. Après plusieurs grèves observées dans le cadre de la défense de leur plateforme de revendications, les travailleurs des Apc sont revenus à la charge cette semaine avec une grève de trois jours qui prend fin aujourd’hui.
Un préavis de grève a été déposé le 26 mai dernier au niveau du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales ainsi que celui du Travail et de la Sécurité sociale. Les meneurs de cette grève justifient leur protestation par la sourde oreille de la tutelle ainsi que son non-respect des promesses faites aux travailleurs communaux. L’appel de la Fédération nationale du secteur des communes (FNSC) a eu un taux de suivi de plus de 60 % à travers le territoire national.
Ce qui ne passe pas inaperçu dans le choix de cette date de débrayage, c’est que les communaux ont tenté d’exercer la pression parallèlement avec l’examen du baccalauréat qui coïncide avec la même date. Plusieurs services ont été perturbés effectivement, comme le transport, la collecte des ordures ainsi que l’alimentation en eau. Joint hier par téléphone, le président du Collectif des travailleurs des communes, Azedine Aït Khelifa nous a souligné que la mobilisation de la Fédération nationale du secteur des communes (FNSC) a paralysé le secteur à plus de 62%. Tandis que plusieurs wilayas ont enregistré un taux de suivi faible de 20 %, d’autres ont vu une adhésion importante.
C’est le cas, selon notre interlocuteur, des wilayas de Béjaïa, Tizi Ouzou et Bouira où les communes ont été paralysées à plus de 90%. Dans la capitale, par contre, l’appel de la FNSC n’a pas drainé beaucoup de monde. La majorité des communes ont assuré le service normalement. La FNSC se dit déterminée à maintenir la pression et observer d’autres mouvements de protestation jusqu’à la satisfaction de leurs revendications. Par ailleurs, le partenaire social des communaux estime légitime son cahier revendicatif et se dit déterminé à aller jusqu’au bout de la satisfaction de toutes les doléances soulevées dans la plateforme des revendications.
Et d’ajouter que le recours à la grève reste le seul moyen afin de faire valoir les revendications socioprofessionnelles de cette corporation. A travers cette grève, les communaux grévistes appellent leur tutelle à prendre en considération les préoccupations des travailleurs. La révision et l’unification des statuts des travailleurs des communes, la révision du régime indemnitaire, l’intégration de tous les contractuels en poste et les travailleurs du filet social et l’implication du partenaire social dans la gestion de la carrière des travailleurs sont autant de questions qui sont dans l’attente d’une réponse favorable de la tutelle.
En plus de la revendication en rapport avec la promulgation d’un nouveau code du travail et l’abrogation de l’article 87-bis de la loi 11/90, il est réclamé, encore, l’augmentation du point indiciaire à 100%, le relèvement de la prime de la femme au foyer à 8 000 DA et des allocations familiales à 2 000 DA par enfant à charge sans aucune condition, la révision du mode de gestion du fonds national de péréquation des œuvres sociales (FNPOS), le maintien du départ à la retraite sans condition d’âge ainsi que la réintégration de tous les syndicalistes licenciés ou suspendus de manière abusive dans leurs postes de travail.
Yasmine Ayadi