Grève des communaux : 500 000 travailleurs affectés par un mouvement à répétition

Grève des communaux : 500 000 travailleurs affectés par un mouvement à répétition

La grève des communes déclenché hier, à travers le territoire national a été différemment apprécié. Si les APC dont les syndicats sont affiliés à l’UGTA ont fonctionné, les autres, sous l’égide du SNAPAP, avaient été complètement paralysés.

La dernière grève des fonctionnaires dans les APC, déclenchée en septembre dernier, a été suivie par 132 communes et avait contraint le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, à la riposte, en minimisant l’ampleur du mouvement, estimant qu’il n’affectait que trois wilayas dans tout le pays. En fait, tout va mal dans les mairies qui, lorsqu’elles ne sont pas fermées par des citoyens en colère, excédés par le délabrement continu de leur cadre de vie, se transforment d’elles-mêmes en autant de foyers de tension.

C’est quelque 500 000 travailleurs des collectivités locales sur l’ensemble du territoire national qui sont touchés par ce mouvement. Les contestataires, selon ce syndicat de la FNCS rattaché au Syndicat national autonome du personnel de l’administration publique (SNAPAP, exigent la revalorisation de leur salaire, qui pour la majorité d’entre eux ne dépasse pas 12 000 DA, alors que le salaire minimum en Algérie étant de 18 000 DA.

Les travailleurs des communes exigent en outre l’abrogation de l’article 87 bis de la loi 90/11 du code de travail précise les composants du Salaire National Minimum Garanti (SNMG). A ces revendications salariales il faut ajouter celles relatives à l’intégration définitive des contractuels du pré-emploi et des vacataires qui sont important au niveau des communes.

Les travailleurs des communes se battent aussi depuis 2010 pour le respect des libertés syndicales et le droit de grève, la réintégration de tous les syndicalistes licenciés et suspendus arbitrairement et l’amélioration du pouvoir d’achat. Les protestataires plaident, également, pour l’ouverture des négociations sur la révision du statut particulier et le régime indemnitaire de cette catégorie de fonctionnaires et la révision du statut particulier des corps communs, des ouvriers professionnels, des conducteurs et des gardiens.

La plate-forme de revendications des agents communaux, rappelle-t-on, porte sur 15 points, parmi lesquels figurent ceux liés au respect des libertés syndicales, à la révision et l’unification des statuts particuliers des travailleurs communaux et du régime indemnitaire.

Les soucis des communaux concernent l’amélioration du pouvoir d’achat par l’augmentation du salaire de base. Selon le Snapap, « les salaires sont également affectés par le blocage concernant l’abrogation de l’article lié à l’augmentation du Snmg à 18.000 DA. »

Ces revendications visent aussi la révision de la gestion du fonds national des œuvres sociales et du Fnpos (Fonds national de péréquation des œuvres sociales), l’intégration de tous les travailleurs contractuels et la réintégration des 26 travailleurs écartés pour avoir participé à diverses actions syndicales.

Si le débrayage n’a pas été très suivi à Alger, il n’en reste pas moins que la capitale « ne reflète pas le suivi de la grève dans les autres wilayas ». Selon les chiffres communiqués par le Cnsc, « le suivi enregistré dans certaines régions, durant la première journée, a atteint le taux de 100%. »

Annane Imad-Eddine