Grève des commerçant: Aucun écho à l’Est et à l’Ouest

Grève des commerçant: Aucun écho à l’Est et à l’Ouest

Finalement, l’appel à la grève lancé sur les réseaux sociaux n’a pas eu l’effet escompté. À travers le territoire national, rares ont été les wilayas à avoir suivi le mot d’ordre, la majorité des commerces ayant ouvert hier.

à Tizi Ouzou, l’appel anonyme à la grève de cinq jours, à savoir du 2 au 5 janvier, contre  “la vie chère” n’a pas été suivi.

En effet, au chef-lieu de wilaya et dès les premières heures de la matinée, les commerces étaient ouverts normalement, même si la panique s’est quelque peu emparée de nombreux  citoyens qui ont  pris leurs dispositions en stockant à la hâte des denrées alimentaires de première nécessité.

Toutefois, et indépendamment de cet appel à une grève générale de cinq jours, un débrayage d’une journée a été prévu par les commerçants dans cette wilaya, avant qu’il ne soit reporté dans un premier temps au 9 janvier prochain et qu’il ne soit enfin carrément annulé. Les initiateurs, à savoir le Collectif d’appui à la microentreprise (Came) et le Collectif des associations professionnelles de la wilaya, voulaient initialement réclamer “le départ du directeur de la Casnos, l’application de l’article 14 du décret exécutif 15-289 et le maintien des cotisations à  32 400 DA, la remise des mises à jour à tous les cotisants et l’accès à toutes les prestations liées à la Sécurité sociale”.

Ce mouvement de protestation a été finalement annulé après que les protestataires ont obtenu gain de cause. Le directeur de la Casnos et celui du commerce dans la wilaya ont été relevés de leur fonction.

Dans un appel du Came, placardé depuis vendredi à travers les grandes artères du chef-lieu de wilaya, il est expliqué que “la grève et la marche prévue le lundi 2 janvier 2017 ont été annulées” tout en précisant “que par conséquent, nous, Collectif d’appui à la microentreprise ainsi que le collectif des associations professionnelles de la wilaya de Tizi Ouzou, nous nous déchargeons et nous nous désengageons de toute responsabilité quant aux éventuelles usurpations de nos déclarations sur les réseaux sociaux”.

Le Came a, par ailleurs, souligné avoir eu gain de cause, et ce, après son dernier entretien avec le DG de la Casnos, avec “le départ du directeur de la Casnos de Tizi Ouzou, le maintien du seuil minimum de cotisation qui est de l’ordre de 32 400 DA sans distinction d’activité, selon l’article 14 du décret 15-289, l’indemnisation des cotisants, la remise des mises à jour à tous les cotisants ainsi qu’une meilleure couverture sociale et qu’un projet de création d’une mutuelle a été discuté”.

Par ailleurs, dans la wilaya de Boumerdès, Bordj Menaïel, située au sud-ouest de la wilaya, était, hier, ville morte. Toute la ville était paralysée suite à la grève générale des commerçants, lesquels ont répondu à l’appel lancé sur les réseaux sociaux, entre autres facebook. Les contestataires ont agi par cette action de protestation pour dénoncer la loi de finances 2017, la cherté de la vie et la hausse des prix annoncés en ce début d’année. Il est à signaler que dans la wilaya, Bordj Menaïel est la seule ville où les commerçants ont suivi le mot d’ordre de grève.

Un non-événement à l’Ouest

La capitale de l’Ouest n’a en rien été concernée, hier, par l’appel à une grève des commerçants, lancé depuis une dizaine de jours sur les réseaux. En effet, en fin de matinée, tous les commerces ont ouvert, que ce soit au centre-ville d’Oran ou dans les quartiers périphériques.

La rue de la Bastille, le pouls d’Oran, a connu son activité et son ambiance coutumière, les restaurants et autres fast-foods, les cafés et magasins de prêt-à-porter ont connu leurs animations habituelles. Le représentant de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) à Oran, nous confirmera cette tendance, ne mâchant pas ses mots : “Tout le monde travaille normalement, nos adhérents ne nous ont signalé aucun cas de fermeture et, en tant qu’organisation, nous avons déjà dénoncé ces pratiques et ces appels car certaines personnes font dans la manipulation. Elles font dans la confusion en prenant prétexte de la loi de finances, de la nouvelle année et avec les élections en arrière-plan.” Notre interlocuteur explique que “même si les commerçants ont des problèmes, ils ne sont pas inconscients pour se lancer dans une grève comme cela”.

À Tlemcen, chef-lieu de wilaya, aucun signe n’a été perceptible concernant cette grève. La plupart des commerçants vaquaient normalement à leurs activités et le marché des fruits et légumes par exemple n’a pas désempli en ces deux premiers jours de janvier. La plupart des commerçants ne savaient même pas qu’une telle grève contre la loi de finances était envisagée et se sont même étonnés d’une telle éventualité. Dans les autres wilayas de l’Ouest, le constat est identique comme à Tiaret où la grève n’a trouvé aucun écho. Bien que cet appel ait fait le buzz sur les réseaux sociaux, la ville s’est réveillée dans un climat normal avec une activité commerciale habituelle. Même du côté de la vox populi, le sujet n’a, à aucun moment, été évoqué.

Même sentiment à Béchar où toutes les épiceries et marchés de cette wilaya ont ouvert leurs portes pour permettre aux habitants de cette région du sud du pays de s’approvisionner en denrées alimentaires. Contacté, un membre actif d’une association de quartier nous a déclaré que malgré la hausse des prix constatée dans les différents marchés, aucune personne n’a manifesté son mécontentement à cause de l’absence d’associations de consommateurs actives.

Il en est de même à l’est du pays où la grève des commerçants n’a pas été suivie. C’est dire que le mot d’ordre relayé par les réseaux sociaux n’a eu d’effet, en définitive, qu’au centre du pays. Cela même si les familles étaient prises de panique et se sont ruées sur les commerces pour s’approvisionner en produits alimentaires.