Enclenchée depuis dimanche, la grève des cheminots a atteint dans la journée d’hier les régions de l’Est et de l’Ouest. Entre la direction de la Sntf et les grévistes aucun terrain d’entente n’est encore trouvé.
Les travailleurs de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) ont poursuivi hier leur mouvement de débrayage. Après Alger, ce sont deux autres régions : Oran et Souk Ahras qui ont été paralysées. Joint hier par téléphone, le représentant des travailleurs de la Sntf, Abdelhak Benmansour, a affirmé que «les travailleurs de la Sntf sont toujours en grève.
Le mouvement a atteint d’autres régions et compte maintenir la pression jusqu’à satisfaction de notre revendication». En effet, la direction de la SNTF n’a proposé aucune solution capable de mettre un terme à la paralysie qui touche aujourd’hui plusieurs régions du pays, hormis l’explication donnée avant-hier par Nourreddine Dakhli, responsable des ressources humaines de la SNTF. Ce dernier, a précisé que la SNTF est dans l’incapacité de satisfaire la demande des travailleurs par rapport à sa situation financière critique.
Si la SNTF estime que ses moyens financiers ne sont pas en mesure de répondre favorablement à la question du rappel des augmentations de salaire depuis septembre 2009, les grévistes campent eux aussi sur leur position de maintien du débrayage jusqu’à satisfaction de leur doléance. Les fonctionnaires protestataires estiment, dans ce sens, que «le versement du rappel est un droit et qu’il revient aux responsables de la SNTF de réfléchir aux solutions et d’assumer leur devoir envers les employés». Cette situation tendue entre les deux parties ne fait qu’accroître les craintes des usagers des lignes ferroviaires. Dans la capitale, les deux premiers jours de la grève ont eu un impact important sur les transports routiers.

Les bus et les taxis étaient insuffisants pour contenir le nombre important de voyageurs. Tout comme les Algérois, les habitués des lignes ferroviaires des wilayas voisines, Blida, Boumerdès, Tizi ouzou… ont vécu l’impact de la grève. Par ailleurs, au grand désarroi des usagers d’autres wilayas, la paralysie a atteint hier les régions Est et Ouest. Les cheminots d’Oran et de Souk Ahras ont rejoint les grévistes. Un terrain d’entente s’avère compliqué du fait que la direction de la SNTF estime que le coût de la satisfaction des grévistes est de l’ordre de 75 milliards dinars. Le directeur des ressources humaines (DRH) de la SNTF, Noureddine Dakhli, a souligné que la réclamation des rappels à compter de septembre 2009 ne figurait pas dans les points négociés par la direction générale début 2011. Laquelle avait négocié différentes plates-formes de revendications qui ont abouti, par la suite, à un protocole d’accord signé entre la direction générale et la Fédération nationale des cheminots le 16 juin 2011. Il s’agit d’une augmentation de salaires de 5% avec un rappel à partir de janvier 2011. En attendant de nouvelles négociations, la cheminots restent en grève illimitée.
Par Yamine Ayadi