Grève des cheminots,Les conducteurs de trains maintiennent la pression

Grève des cheminots,Les conducteurs de trains maintiennent la pression
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Au deuxième jour de débrayage auquel ont fait appel les cheminots, aucune issue ne semble se profiler à l’horizon. Hier encore, les trains étaient immobilisés au niveau des quais quoiqu’un service minimum a été assuré par les inspecteurs eux-mêmes. Ainsi, et au rythme d’un train toutes les 4 heures, les voyageurs sont servis au compte-gouttes et la plupart ont été contraints de chercher un autre moyen de locomotion, faute d’une communication fiable de la part des cheminots, qui indiquerait aux clients de la SNTF qu’ils sont en grève. Après l’échec de la réunion entre la direction et les syndicalistes autour des revendications, les responsables de la société ferroviaire ont carrément opté pour une rencontre avec des représentants de conducteurs de trains, initiateurs du mouvement, dans une tentative d’en finir avec la paralysie que connaissent les gares. Avant la rencontre qui a eu lieu hier avec les mécaniciens, le syndicat de la corporation, affilié à l’UGTA, a appelé à une reprise du travail, tout en promettant que les négociations se poursuivront dans le but d’arracher d’autres acquis. Un appel qui ne semble pas convaincre puisqu’il n’a pas trouvé d’écho favorable auprès des



tractionnaires, qui voient les choses sous un autre angle et comptent poursuivre leur mouvement jusqu’à satisfaction de leurs revendications. Parmi les acquis arrachés par les syndicalistes, il y a celui concernant les échelons. Ainsi, nous apprenons que sur les 9 000 mécaniciens recensés, 7 600 d’entre eux sont passés de l’échelon 0 à 5. En d’autres termes, leurs salaires de base sont revus à la hausse, de l’ordre de 1 500 dinars. Un acquis considéré comme étant insuffisant puisque d’autres revendications telles que celle traitant du plan de carrière ou de points en relation avec l’expérience et d’autres primes liées au nombre de kilomètres faits par le conducteur, restent insatisfaites.

Afin de discuter de tous ces points, le ministère des Transports devrait recevoir hier une délégation des cheminots, mais la rencontre a été annulée pour des raisons inconnues.

Le constat de gares vidées aussi bien de travailleurs que de voyageurs risque donc de durer. Sur place, nous avons rencontré un contrôleur qui vient à peine de prendre sa retraite. Converti en chauffeur de taxi clandestin, «une manière de parvenir à faire face à la cherté de la vie», notre interlocuteur nous apprend qu’«après 38 ans de service à la SNTF, je suis sorti avec un salaire de 28 000 DA», et d’ajouter: «Pendant 26 ans de travail, je n’ai pas bougé d’un iota en ce qui concerne les échelons». A quelques mètres de l’ancien contrôleur, un jeune voyageur se présente à la gare pour avoir un ticket. Il est dé-sagréablement surpris du fait que les trains ne partiront pas. «Ils en font trop ces cheminots», s’est-il exprimé.

Si la situation perdure, des échos émanant de la direction de la SNTF font savoir que la justice pourrait être saisie dans les tout prochains jours pour mettre fin à la situation de blocage.

Hafid Mesbah