Le trafic au niveau de la gare d’Oran est paralysé, suite au mouvement de grève lancé par les travailleurs de la Société nationale de transport ferroviaire (SNTF), a-t-on constaté sur place mardi dans la matinée. Aucun train desservant les grandes lignes (Alger et Béchar) ou assurant des destinations régionales (Tlemcen, Sidi Bel-Abbès, Aïn Témouchent) n’a quitté la gare.
Les travailleurs relevant de la direction régionale de la SNTF ont rejoint lundi le mouvement de protestation de leurs collègues du Centre. Cette situation a contraint les usagers du rail à se rabattre sur les autres moyens de transport, notamment les taxis, pour effectuer leurs déplacements. Une certaine tension est à relever au niveau des gares routières d’Oran. Parti d’Alger, le mouvement de protestation a gagné l’est et l’ouest du pays. «La grève est maintenant suivie à l’est et à l’ouest du pays. Les taux de suivi enregistrés atteignent parfois les 100%», se réjouit M. Hamadache, responsable syndical au dépôt d’Alger, joint mardi au téléphone. Les cheminots réclament notamment le versement des rappels de salaires depuis 2009. Les travailleurs du dépôt principal de Souk Ahras, poumon de toute l’activité ferroviaire de l’est algérien, sont entrés en grève ce mardi à partir de 6h du matin, paralysant toutes les gares ferroviaires, de Souk Ahras jusqu’à Constantine en passant par Tébessa et les mines de phosphate de Djebel Onk et de fer de Boukhadra et Ouenza. Le débrayage décidé par les travailleurs de l’est du pays a notamment entraîné la suspension des approvisionnements en phosphate de la société des engrais phosphatés de Fertial, et en minerai de fer du complexe sidérurgique El Hadjar. L’acheminement par train d’autres produits miniers destinés à l’exportation via le port d’Annaba est également suspendu. Outre le fret ferroviaire, le transport de voyageurs est également touché par la grève. Les trains ne roulent plus et des milliers de voyageurs sont touchés. Les difficultés financières, argument brandi par la direction, ne convainquent toujours pas les travailleurs.
«Grève générale illimitée»
Aucun train de voyageurs «grandes lignes» de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) n’a quitté hier les gares de Annaba et de Constantine en direction d’Alger, ont constaté des journalistes de l’APS. La gare centrale de Constantine, d’habitude animée, était quasiment vide et aucun préposé ne se trouvait derrière son bureau à l’exception de l’agent de sécurité, placé en vigile à l’entrée de l’édifice. Le siège de la direction régionale Est de Constantine était également déserté des responsables que l’APS n’a pu joindre en raison, selon quelques travailleurs, de leurs «déplacements pour des missions en dehors de la wilaya». Les habituels usagers, rapidement informés du débrayage, ont quitté la gare précipitamment en quête d’un autre moyen de transport, a-t-on également constaté. Fayçal Bouzitouni, membre fédéral du syndicat de la SNTF, a affirmé que le mouvement de «grève nationale illimitée», déclenché à l’issue d’une assemblée générale tenue au siège central à Alger, s’est étendu mardi sur tout l’Est du pays et a quasiment paralysé les gares, exception faite des trains de transport de marchandises et, partiellement, des trains de banlieue.
Le «manque de communication et d’information entre le siège central et les directions régionales ferroviaires a retardé le déclenchement simultané du mouvement de grève, et les travailleurs sont libres de décider des suites à donner à cette action», a-t-il également souligné. S’agissant des trains de marchandises circulant à l’extrême-est du pays, notamment pour le transport de minerais, les convois ont circulé «normalement», selon un responsable de la SNTF à Tébessa.
A. L./avec agences