Au moment où le SG de l’UGTA déclare la légitimité de la grève des cheminots, la Fédération des cheminots affiliée à la Centrale syndicale a appelé, hier, à la reprise du travail.
Reconnaissant, d’emblée, que la grève des cheminots était spontanée, la fédération des cheminots affiliée à l’UGTA a appelé, hier, les grévistes à reprendre le travail. « Mon souhait, et celui du bureau fédéral, est que les travailleurs reprennent leur service », a indiqué le chargé de l’information à la Fédération, Djamel Bechikhi, au cours d’un point de presse.
Appelant les travailleurs à faire preuve de sagesse, Djamel Bechikhi a tenu à préciser que ce n’est pas le syndicat qui a appelé au déclenchement de cette grève, mais que celle-ci est un «mouvement spontané» déclenché par les travailleurs.
Concernant les revendications soulevées par les cheminots, il a indiqué que celles-ci sont surtout d’ordre salarial, d’autant, a-t-il souligné, que l’article 52 de la convention collective stipule que le salaire du cheminot ne peut être inférieur au SNMG.
Au sujet de la plainte déposée par la SNTF au sujet du « caractère illégal »de ce mouvement de grève, Djamel Bechikhi s’est refusé à tout commentaire, précisant toutefois que le procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed a entendu les deux parties.
De son côté, Abdelhak Boumansour, président de la section syndicale de la gare d’Agha et porte-parole de la cellule de crise, mise en place par les cheminots, a insisté sur «l’aspect fondé» des revendications des travailleurs, qui, a-t-il dit, «ne demandent que l’application de la loi», s’interrogeant par ailleurs sur la non application des articles de la convention collective signée par le passé.
Interrogé à ce sujet en marge de la 33e session du Conseil général de l’OUSA qui s’est tenue, hier à Alger, le secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi Saïd, désavoue les responsables de la Société nationale du transport ferroviaire (SNTF) qui ont fait recours à la justice pour déclarer illégale la grève des cheminots.
Avec une telle déclaration, Sidi Saïd tranche ainsi en faveur des travailleurs de la SNTF dans le conflit qui les oppose à leur direction. «C’est de leur (cheminots) droit absolu d’être en grève», a-t-il répondu aux journalistes qui l’ont interrogé à ce sujet.
Il n’est pas question, pour Abdelmadjid Sidi Saïd, de laisser tomber les cheminots qui dépendent d’une Fédération de la Centrale syndicale. À l’UGTA, dira-til, les Fédérations sont libres dans leurs activités. La preuve, ajoutera-t-il, le débrayage des cheminots a lieu en même temps que l’organisation d’un Colloque international autour du dialogue social.
En légitimant la grève des cheminots, le patron de la Centrale syndicale se démarque de la démarche de la direction de la SNTF qui préfère l’arbitrage de la justice à celle du dialogue. Sidi Saïd veut bien tempérer les ardeurs des uns et des autres. Il joue la carte de l’apaisement et appelle les deux parties à s’asseoir autour d’une même table pour solutionner le problème.
Toutefois, le patron de la Centrale syndicale estime qu’il ne faut pas perdre de vue la difficulté de la trésorerie de la SNTF. Cette situation amène l’UGTA, dira-t-il, à trouver un juste milieu et faire en sorte que les deux parties puissent se rapprocher de telle façon à faire bénéficier tous les cheminots d’une augmentation salariale. Il estimera que la grève des cheminots ne signifie pas que les portes du dialogue sont définitivement fermées.
Au cas où le dialogue entre les deux parties connaîtrait un échec, Sidi Saïd dira qu’à ce moment là on peut recourir à un arbitrage entre le ministère des Transports et la Centrale syndicale à travers le département des conflits sociaux et de la législation.
Pour Sidi Saïd, la priorité, pour le moment, est d’essayer de créer les conditions idoines pour un dialogue serein entre les cheminots et leur direction pour que les activités reprennent au niveau des chemins de fer.
Pour conclure, Sidi Saïd invite les cheminots à reprendre le dialogue avec la direction de leur entreprise qui pourrait les amener à un arbitrage avec le ministère du Transport. Pour rappel, les travailleurs de la SNTF ont observé un mouvement paralysant les rails depuis dimanche pour revendiquer des augmentations salariales.
Hacène Nait Amara