Grève des APC,L’Ugta et le Snapap sur le même front

Grève des APC,L’Ugta et le Snapap sur le même front
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C’est le citoyen qui est sanctionné

A l’exception de l’APC d’Alger-Centre qui n’a pas observé de grève, la majorité des APC de la capitale a suivi le mot d’ordre.



«Nous avons les mêmes revendications socioprofessionnelles. Nous étions les premiers à déclarer une grève, aujourd’hui c’est au tour du syndicat Ugta de venir à la charge», a déclaré hier, Mohamed D., membre du syndicat autonome Snapap au siège de l’APC de Sidi-M’hamed à Alger. Sur place, la porte est fermée avec une banderole accrochée au portail pour annoncer la grève.

Une dizaine d’employés que nous avons interrogés convergent sur les mêmes revendications, tout en exprimant des divergences sur l’initiateur de cette grève de 8 jours qui annonce la réédition de l’expérience des travailleurs d’Algérie Poste. «Tous les travailleurs sont d’accord pour la grève. Même

LG Algérie

s’il y a divergence de vues et de positions, les travailleurs, sont déterminés à aller jusqu’au bout de leurs revendications», a lancé Fateh S., un des membres du syndicat de l’Ugta.

D’une part, la coordination syndicale de l’Ugta a donné un préavis de grève depuis 10 jours, d’autre part, Salah Djenouhat, secrétaire général de l’Ugta s’est opposé à cette grève en la déclarant illégale, a souligné hier, M.Achour Youssef, membre du syndicat Ugta de la wilaya d’Alger qui n’a pas hésité à tirer sur Salah Djenouhat qui ne fait, selon lui, que défendre ses affaires et intérêts personnels, au lieu de soutenir le mouvement de grève qui a fini par gagner l’adhésion des travailleurs à tous les niveaux des APC, selon M.Achour.

«Nous connaissons et nous comprenons la position de Salah Djenouhat et d’autres personnes au niveau de l’Ugta. Tout ce qui les intéressent, c’est de sauvegarder des intérêts aux dépens des travailleurs», a souligné M Achour, un des membres actifs de la Fédération syndicale de la wilaya d’Alger, que nous avons contacté par téléphone.

Contactant M. Djenouhat par téléphone, afin de répondre sur le motif de son opposition à la grève: en vain! A moins qu’il y ait eu un changement de téléphone depuis. Karim Djedi, père de famille, 40 ans environ, montre sa fiche de paye. «Regarder, depuis 20 ans que je travaille à l’APC, je touche un salaire de 18.000 DA/mois. Nous n’avons pas de prime de panier et de transport et un salaire digne de son nom, pour répondre aux différentes charges quotidiennes», a déploré Karim.

Les plaintes s’enchaînent l’une après l’autre. Mme Fatiha G. ne recule devant rien. «Cela fait des années que nous attendions cette grève, afin de faire valoir nos droits et notre dignité professionnelle et citoyenne», révèle t-elle. Même son de cloche à l’APC de Hussein Dey.

Les portes des services sont fermés aux nombreux citoyens qui n’ont pas trouvé d’interlocuteurs, ni un minimum de service. «Cela fait plus d’une heure qu’on attend, aucun signe de bienveillance à l’égard des citoyens», lança un homme d’une cinquantaine d’années avant d’ajouter «chacun fait sa loi dans ce pays, d’où l’anarchie totale». Les revendications s’articulent autour de huit points essentiels, il s’agit entre autres de l’abrogation de l’article 87bis, la revalorisation des salaires à 40.000 Da et l’amélioration des conditions de travail. A l’exception de l’APC d’Alger-centre qui n’a pas observé de grève, la majorité des APC de la capitale a suivi le mot d’ordre.