L’historien Amer Rekhila a affirmé samedi à Alger, que la grève des huit jours (1956) comptait parmi « les plus importants défis » à relever par le peuple algérien durant la guerre de libération pour démontrer son ralliement « inconditionnel » au Front de libération nationale (FLN).
La grève à laquelle avait appelé le comité de coordination et d’exécution (CCE) du FLN « a démontré infailliblement le caractère populaire de la guerre de libération », a indiqué M. Rekhila lors du Forum du quotidien « El Moudjahid » consacré au 56e anniversaire de la grève des huit jours, ajoutant qu’il avait « conforté la place et le rôle du FLN en tant que représentant légitime du peuple algérien ».
Il a souligné à ce propos, les différents aspects de la grève précédée par des évènements « exceptionnels » qui ont préparé le terrain à l’instar du congrès de la Soummam qui a donné naissance à la direction nationale chose qui a mené l’administration française à intensifier son oppression à l’encontre du peuple algérien.
Il a rappelé également le contexte qui a accompagné la grève des huit jours notamment la 11e session de l’Assemblée générale des Nations unies dont l’ordre du jour a comporté la cause algérienne sur demande du groupe arabo-asiatique. L’opportunité a ainsi été donnée pour sensibiliser l’opinion internationale à l’égard de ce qui se passait en Algérie et mettre à nu les tentatives de désinformation menées par la France pour briser la cadence de la révolution, a-t-il précisé.

« Spéciale de par sa durée et sa globalité », la grève a réalisé les objectifs tracés dont la résolution des Nations unies, a-t-il encore dit avant de relever que même si celle-ci fut en deçà des aspirations du peuple algérien, elle aura néanmoins conféré une dimension internationale à la cause algérienne.
D’autre part, cette initiative a permis de « franchir l’étape de non-retour devant ceux qui prônaient l’Algérie française », soulignant la rupture définitive entre le régime colonial et les différentes catégories du peuple, selon M. Rekhila.
Cependant, la grève a laissé son impact sur la révolution algérienne. Le FLN avait accusé d’importantes pertes dont la découverte par l’administration française de plusieurs cellules d’organisation à Alger, a-t-il fait remarquer.
Par ailleurs, les forces françaises avaient procédé à des arrestations parmi les dirigeants de la révolution à leur tête Larbi Ben Mhidi mort sous la torture ce qui a contraint les membres du CCE à quitter la capitale.
La cachette d’Ali Lapointe et ses compagnons a également découverte outre la suspension des opérations des Fidai dans la capitale devenue « une grande prison », a affirmé M. Rekhila.