Tout en s’accordant à exprimer leur satisfaction du procès-verbal signé dernièrement avec la tutelle, les syndicats autonomes ne sont pas unanimes quant à la suspension de la grève.
La grève enclenchée par les cinq syndicats autonomes la semaine dernière et ayant paralysé la majorité des établissements scolaires à l’échelle nationale pendant quatre jours a été suspendue par deux syndicats : Syndicat national des travailleurs de l’Education (Snte) et le Conseil national des lycées d’Algérie (CLA). Le SNTE a décidé la suspension du débrayage suite à la signature d’un procès-verbal commun avec le ministère de l’Education nationale dans lequel «la tutelle s’engage à appliquer tout ce dont il été convenu», selon le secrétaire général du SNTE, Abdelkrim Boudjnah. Pour sa part, le Conseil national des lycées d’Algérie (CLA) a décidé de suspendre son mouvement avec la menace de reprendre la grève le mois prochain. Le CLA précisera dans ce sens que la suspension de la grève vise à «éviter l’écueil de la revendication de la centralisation des œuvres sociales». Cette organisation syndicale prévoit «la reprise du mouvement de grève au mois de novembre au cas où leurs revendications ne sont pas satisfaites». Avant l’expiration du délai accordé à la tutelle, le CLA réclame le versement de la totalité des rappels sur les indemnités en une seule tranche et la prise en considération de ses propositions concernant la révision du statut particulier et la retraite à 100% après 25 ans de service. Parmi les revendications de ce syndicat, on notera sa demande d’organisation des élections à la base sur la gestion des œuvres sociales, en intégrant sa proposition portant sur la décentralisation au niveau de chaque établissement ou l’octroi d’un 13e mois de salaire. Par ailleurs, rien n’est encore tranché pour d’autres partenaires sociaux de l’éducation nationale, même si les résultats de la réunion avec les responsables de la tutelle sont jugés «positifs» par l’ensemble des organisations syndicales. C’est le cas du Conseil national des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest) qui dévoilera aujourd’hui sa position quant à la poursuite ou la suspension de la grève. Joint hier par téléphone, Messaoud Boudiba, le chargé de l’information et de la communication du Cnapest, nous a indiqué que «c’est aujourd’hui que le Cnapest se prononcera sur sa décision de poursuite ou de suspension de la grève». Notre interlocuteur expliquera que son syndicat travaille en concertation avec une autre organisation syndicale, l’Unpef, en l’occurrence, qui a précisé que sa suspension de la grève est tributaire de la signature d’un PV portant des réponses concrètes à ses revendications. Nos tentatives de joindre également le Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest) ont été vaines. Il y a lieu de souligner que ce syndicat a tenu hier son conseil national pour discuter de la suite à donner à son mouvement de protestation. Ainsi, trois syndicats autonomes devraient annoncer aujourd’hui leur décision à propos de l’arrêt ou de la poursuite du débrayage.
Yasmine Ayadi
