L’année blanche risque d’être décrétée si le bras de fer entre le ministère de l’Education et les syndicats persiste. Une situation de laquelle ni les autorités ni les enseignants ne sortiront indemnes. Les élèves en particulier.
Le Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (CNAPEST) et l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (UNPEF) ont décidé de maintenir leur mot d’ordre de grève.
Les enseignants des trois cycles (primaire, moyen et secondaire) ont massivement répondu à l’appel de leurs syndicats respectifs, au 3e jour du débrayage. Le taux de suivi s’établissait autour de 90 % pour l’UNPEF et de 93 % pour le CNAPEST.
Le mouvement est à son troisième jour et devrait durer une semaine. Il risque d’être reconduit, «tant que nos exigences ne sont pas satisfaites», a déclaré le chargé de communication du CNAPEST, M. Boudiba, joint hier par téléphone.
Selon lui, «cette adhésion massive se veut un message très fort à l’adresse des pouvoirs publics». M. Boudiba s’interroge par ailleurs sur le «silence des responsables». Selon lui, «s’il n’y a aucune réponse de la part de la tutelle, la grève sera reconduite pour la deuxième semaine».
Notre interlocuteur espère que les pouvoirs publics répondront dans les plus brefs délais afin d’»éviter l’année blanche». «On ne fait qu’exécuter les consignes de notre base qui est déterminée à aller jusqu’au bout de ses revendications», a-t-il encore affirmé.
Même son de cloche du côté de l’UNPEF. Son vice-président, Mourad Chouguiet, joint hier par téléphone, a indiqué que le taux national, tous paliers confondus, a atteint 93 %. Il estime également que l’adhésion des travailleurs est un signal fort lancé à l’adresse de la tutelle afin que les trois dossiers trouvent enfin un règlement définitif.
Il réclame la signature d’un arrêté sur la gestion des œuvres sociales, un procès-verbal sur la médecine de travail et la révision des indemnités, notamment la prime de rendement.
Mourad Chouguiet considère que «la famille de l’éducation a exprimé pour la seconde fois ces revendications». La balle est désormais dans le camp de la tutelle et c’est à elle seule d’assumer les conséquences d’un tel mouvement. «Si nous continuons la grève pour deux semaines, nous pouvons à ce moment-là parler d’une année blanche», a souligné le vice-président du syndicat.
«Le taux de suivi de la grève actuelle dépasse celui enregistré lors du débrayage du mois de novembre 2009», ont souligné les représentants des deux syndicats autonomes de l’éducation.
Selon eux, cette mobilisation reflète simplement «l’insatisfaction et le ras-le-bol des enseignants ainsi que celui des travailleurs de l’éducation nationale».
Mohammed Zerrouki