Grève dans l’Éducation C’est reparti !

Grève dans l’Éducation C’est reparti !

Les trois paliers de l’éducation nationale ont été paralysés hier. Selon les animateurs du mouvement de contestation, le taux d’adhésion a frôlé les 90% à travers plusieurs wilayas du pays.

Insatisfaits des nouvelles mesures relatives à la valorisation du régime indemnitaire annoncé par le ministère de l’Éducation nationale, les enseignants ont répondu favorablement à la grève d’une semaine reconductible.

Le ton a été donné dès le premier jour du débrayage auquel ont appelé le Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest) et l’Union nationale du personnel de l’enseignement et de la formation (Unpef).

Les trois paliers de l’éducation nationale, primaire, moyen et secondaire, ont été paralysés hier par les grévistes. Plusieurs écoles ont affiché la couleur dès les premières heures de la journée.

C’est ce que nous avons constaté de visu lors d’une virée effectuée dans quelques établissements scolaires d’Alger-Centre.

“C’est une grève d’une semaine renouvelable jusqu’à la concrétisation de toutes nos revendications socioprofessionnelles”, ont répété en chœur plusieurs enseignants rencontrés sur le terrain. Au programme : arrêt de travail et rassemblement jusqu’à nouvel ordre.

Selon eux, à travers ce mouvement, ils demandent au président de la République d’intervenir pour résoudre sérieusement la crise de l’éducation. “Si nous avons eu recours à la grève, ce n’est pas de gaieté de cœur. C’est notre ultime espoir de voir nos conditions de vie et de travail changer. La balle est désormais entre les mains de la tutelle et c’est à elle seule d’assumer les conséquences d’un tel mouvement”, ont-ils précisé.

Quant aux représentants de ces deux syndicats (Cnapest et l’Unpef), la grève a été largement suivie et, de leur avis, seuls les vacataires et certains enseignants non affiliés aux syndicats n’ont pas observé l’arrêt de travail. Ce mouvement de débrayage, selon ces animateurs, a touché les 48 wilayas du pays et le taux d’adhésion national varie entre les 85 à 90%. “C’est un carton plein ! Ce taux de participation n’a jamais été égalé pour une première journée de contestation. L’adhésion pour cette journée a dépassé la mobilisation de novembre dernier.

Si nous avons atteint aujourd’hui une participation de 90%, voire même 100% dans certaines wilayas du pays, c’est grâce aux travailleurs de l’éducation, tous corps confondus, qui ont décidé d’aller en rangs serrés”, a expliqué M. Amraoui, chargé de communication de l’Unpef. Les représentants des deux syndicats estiment que ce mouvement de contestation reflète uniquement l’insatisfaction des travailleurs de l’éducation nationale concernant leur plate-forme de revendications et dénonce le comportement “unilatéral” de la tutelle.

“Les augmentations gonflées annoncées en grande pompe par le ministère n’a fait que conforter la volonté des enseignants à aller vers un mouvement de contestation, et ce, malgré les réunions marathon du ministère qui n’ont rien apporté et ses tentatives de manipuler l’opinion publique”, a déclaré M. Boudiba, chargé de communication du Cnapest.

Au-delà des revendications relatives au régime indemnitaire, les enseignants réclament la retraite après 25 ans de service, la refonte de la gestion des œuvres sociales, ainsi que l’ouverture du dossier de la médecine du travail. Les deux syndicats demandent, également, la levée des ambiguïtés du nouveau régime indemnitaire dont la véritable augmentation, selon eux, varie entre 3 000 et 5 000 DA.

Nabila Afroun