Les représentations locales de quatre syndicats de la Fonctions publiques se sont réunies hier à Béchar et ont décidé de déposer un préavis de grève pour le 17 avril. De son côté le SNTE, dont le chargé de la communication s’est étalé hier sur les conditions difficiles des corps communs de l’éducation, a annoncé pour aujourd’hui son mouvement de grève de trois jours et la tenue demain d’un sit-in, sans en indiquer l’endroit.
Les travailleurs de l’Éducation entameront un mouvement de débrayage de trois jours, à compter d’aujourd’hui, lundi, ainsi qu’un sit-in prévu pour demain, le 10 avril, dont l’endroit n’a pas encore été désigné, selon Hakim Aït Hamouda, chargé de communication du Syndicat national des travailleurs de l’Éducation (Snte).
Cette action de contestation vise à attirer l’attention des pouvoirs publics qui n’ont pas encore pris en considération les revendications des travailleurs de l’Éducation, notamment celles des corps communs.
Le Syndicat revendique principalement l’augmentation salariale des corps communs du secteur. Lors de sa conférence de presse consacrée hier à la situation des corps communs, Hakim Aït Hamouda a indiqué que leurs salaires n’excèdent pas les 15 000 DA, et qui n’ont pas été révisés depuis plusieurs années, «ce qui ne permet pas à cette catégorie de travailleurs de satisfaire leurs besoins sociaux». Même s’ils ont débrayé à plusieurs reprises, la réponse de la tutelle ne les satisfait point.
Par ailleurs, le Snte exige également la titularisation des agents de sécurité et de prévention qui travaillent dans les établissements scolaires. Il faut savoir que ces derniers sont recrutés à titre temporaire, donc sous contrat à durée déterminée (CDD). C’est pour cette raison que le Snte a exhorté le Premier ministre à réviser le fichier des corps communs de l’Éducation, mais aussi la définition de leurs missions, «car nous considérons comme un abus le fait de faire faire par les personnels des corps communs des tâches qui ne font pas partie de leurs missions habituelles».
L’orateur a tenu à rappeler que lors de leur dernier sit-in, les travailleurs de l’Éducation affiliés au Snte ont été maltraités par les agents de l’ordre, au point qu’un groupe de contestataires venus de la wilaya de Béjaïa, ont été mis sous les verrous et libérés 24 heures plus tard. Ce genre de pratiques est devenu récurrent en Algérie, où souvent, des manifestants pacifiques se voient malmenés par les forces de l’ordre. Le Snte considère ce type d’intervention comme un «un mépris et un abus des pouvoirs publics».
En outre, les enseignants des trois paliers ont eux aussi prévu d’organiser un mouvement de grève pour ce jeudi 12 avril, mais cela dépendra de la réponse du ministre de l’Éducation nationale, qui devait se réunir hier avec le Premier ministre, le ministre des Finances ainsi que des représentants de la Fonction publique afin d’examiner les différentes doléances des enseignants du secteur tous paliers confondus.
La réponse du ministre de l’Éducation devrait être exprimée aujourd’hui lundi. C’est la réponse à la lumière de laquelle la position des enseignants vis-à-vis de leur mouvement de contestation sera, elle aussi, arrêtée.
Smaïl Ikhelif