Grève dans la fonction publique algérienne

Grève dans la fonction publique algérienne

Le secteur de la fonction publique était en grève mercredi à l’appel du Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (SNAPAP), alors qu’il était jusque-là resté en marge de la vague de contestation sociale que connaît l’Algérie depuis des semaines.

Le taux de participation est « considérable », a affirmé Belgacem Felfoul, président du SNAPAP, qui a fait état d’une mobilisation atteignant les « 80%, notamment dans les administration locales ». Le SNAPAP entendait « protester contre la dégradation des conditions de travail au sein de l’administration publique », a-t-il précisé.

Le syndicat demande la promulgation des statuts particuliers des différents corps de la fonction publique avec de nouvelles indemnités et un rappel depuis 2008, l’intégration des contractuels, évalués à 50.000, dont les contrats à durée déterminée (CDD) n’ont pas été renouvelés par l’administration et le respect du libre exercice syndical dans la fonction publique.

La grève des fonctionnaires est venue s’ajouter à celle des gardes communaux qui poursuivaient mercredi pour le quatrième jour consécutif leur rassemblement de protestation place des Martyrs à Alger.

Mardi, le ministre de l’Intérieur a menacé de « radiation définitive » les gardes communaux qui persisteraient dans leur action de revendication. Il a considéré que « le problème (était) définitivement réglé » après les mesures prises par son département « en concertation avec les délégués ».

Quant aux médecins spécialistes, ils observent une grève illimitée depuis quinze jours. Mercredi, un groupe travaillant dans les différents centres hospitaliers d’Alger a tenté d’organiser un rassemblement devant le siège de la présidence mais il a été rapidement dispersé par les policiers en faction.

Les médecins spécialistes exigent un statut particulier ainsi que l’abolition du « service civil » qui les oblige à travailler pendant cinq ans dans des zones éloignées avant de pouvoir intégrer un centre hospitalier universitaire dans une grande ville.

Les étudiants des grandes écoles ont pour leur part déserté les amphithéâtres depuis le début février pour protester contre ce qu’ils considèrent comme une dévalorisation de certains de leurs diplômes.

Mercredi dernier, le Premier ministre Ahmed Ouyahia a estimé que l’Algérie connaissait « une crise sociale et non politique » et accusé des partis de l’opposition de « transposer les tensions sociales sur le terrain politique ». AP