Parallèlement à la grève illimitée des médecins résidents qui est à son troisième mois, les praticiens généralistes et spécialistes entament à partir d’aujourd’hui une grève illimitée à l’appel de leurs syndicats respectifs, le SNPSP et le SNPSSP.
Depuis le dépôt du préavis de grève, toutes les tentatives de rapprochement entre les parties du conflit ont échoué et aucune avancée sensible n’a été enregistrée, en dépit de la parution du régime indemnitaire concernant le corps des généralistes, à savoir les médecins, les chirurgiens- dentistes et les pharmaciens.
Les mises en garde du chargé du secteur lors de son passage devant les membres de l’APN, en rappelant que la justice a tranché jeudi dernier en qualifiant la grève d’illégale et, par conséquent, le recours à des dispositions disciplinaires, n’ont rien changé, vu que les deux syndicats campent sur leurs positions en estimant que le nouveau régime indemnitaire ne répond nullement aux aspirations des deux corps.
Pour leur part, les spécialistes de santé publique, dont le nombre avoisine les 6.000 à l’échelle nationale, revendiquent l’amendement du statut avant d’aborder la question du régime indemnitaire.
Cette condition a été également abordée par le premier responsable de la santé en estimant que cela prendra du temps et que si le syndicat ne se montre pas flexible, les membres de la corporation pourraient ne pas bénéficier des rappels dont le délai de versement a été fixé à la fin du mois de juin prochain.
Chez les deux syndicats, qui en sont à leur seconde action commune après celle de l’année dernière, la tutelle n’a à aucun moment affiché une quelconque volonté pour lâcher du lest et, pire encore, elle a mis une stratégie de sape contre eux avec l’appel à des représentations syndicales qui ont même participé à la signature sur un accord portant sur le nouveau régime indemnitaire qui vient en référence au statut des praticiens généralistes datant de janvier 2008.
En sous-entendu, les deux syndicats estiment que la tutelle est en train de casser la grève en les discréditant à travers d’autres syndicats qui ont «applaudi » le nouveau régime indemnitaire qui, selon un représentant du SNPSP, renferme plusieurs zones d’ombre.
En clair, ils pointent du doigt le Syndicat national des médecins généralistes (SNMG) qui vient d’organiser plusieurs rencontres régionales pour vulgariser le nouveau texte. Au niveau de ce syndicat, on estime qu’il est positif à bien des égards, étant donné qu’il permet, à titre d’exemple pour les praticiens en préretraite, de voir leurs traitements augmentés et que pour les débutants, le salaire proposé est raisonnable.
Retenue sur les salaires à partir d’aujourd’hui
Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbès, a mis en garde dimanche contre une éventuelle poursuite de la grève des médecins de la santé publique, affirmant qu’il sera procédé à une retenue sur le salaire à l’encontre de tout médecin gréviste. «S’ils (les médecins) poursuivent leur grève, ils seront poursuivis en justice. C’est fini maintenant.
A partir de demain (aujourd’hui lundi), il y aura retenue sur les salaires pour commencer et, par la suite, on passera à une autre étape. Ça suffit, la récréation est terminée», a averti M. Ould Abbès dans une déclaration à la presse en marge d’une rencontre sur les violences faites aux femmes, organisée par le réseau Wassila.
«Pour moi, c’est une grève préméditée», a-t-il affirmé, relevant que son ministère «n’a jamais rompu le dialogue» avec les syndicats. «Je salue tous les médecins généralistes et spécialistes, au même titre que les paramédicaux, pour le travail qu’ils sont en train de faire, mais si certains ont des intérêts particuliers, moi, je ne marche pas dans leurs intérêts », a-t-il insisté.
Salah C.