Grève au port d’Alger : Plus de 600 000 dollars partis en fumée

Grève au port d’Alger : Plus de 600 000 dollars partis en fumée

La grève des capitaines de remorqueurs au port d’Alger qui a duré 48 heures a coûté quelque 600 000 dollars au port d’Algérie, selon des estimations portuaires. Ces pertes se traduisent par le fait de blocage comme à l’entrée et à la sortie des navires durant les 3 jours de grève.

Un responsable de l’entreprise portuaire d’Alger (EPAL) a estimé hier que « le blocage d’un navire à quai représente une perte allant de 20 000 à 40 000 dollars » sans compter les staries et les surestaries (frais d’attentes pour décharger la marchandise et pénalités).

Les capitaines des remorqueurs du port avaient déclenché une grève lundi exigeant la destitution d’un délégué syndical de la section UGTA.

« C’était une affaire syndicale qui ne concernait en rien la direction du Port qui a été contrainte de subir le fardeau financier et surtout de s’excuser auprès des armateurs », a indiqué un responsable des quais. « La grève illégale qui a conduit à un manque à gagner considérable avec des conséquences graves sur l’entreprise algérienne et l’économie nationale », a-t-il jugé estimant que les autorités devraient agir pour mettre fin à ce genre de grèves impardonnables.

La majorité des spécialistes de la marine marchande contactés hier s’accordent à dire que « cette grève de 3 jours par les capitaines de remorqueurs qui relèvent de la direction remorquage du port d’Alger, est illégale et n’a aucune raison d’être puisque la revendication de ces derniers a un aspect syndical et non socioprofessionnel.

C’est scandaleux, irresponsable et inconscient de la part des capitaines de remorqueurs qui sont sensés défendre les intérêts de leur entreprise et contre toute atteinte à l’économie nationale ». Pour raison de destitution d’un délégué syndical (un des leur), ils ont bloqué toute l’activité portuaire dans une période où chaque dollar compte en raison de la chute du pétrole ». Toutes les autres activités annexes, notamment le transport, la manutention, la logistique accusent des pertes en temps et en argent.

Par ailleurs, les armateurs propriétaires de navires sont en droit de demander des dommages et intérêts suite au blocage de leurs bateaux. Une conséquence très lourde que l’EPAL devra faire face dans les prochains jours. Selon un ancien capitaine de la CNAN, « la plupart de ces capitaines de remorqueurs sont des anciens de la CNAN, quelques-uns d’entre eux ont été à l’origine de la destruction de la CNAN ».

La preuve c’est que l’entreprise, ses travailleurs et toute l’économie nationale qui s’est retrouvée otage d’une bande d’employés jugés par certains comme « des têtes dures qui ne comprennent pas le sens de responsabilité et n’ont pas la conscience professionnelle ». Avant la reprise hier de leur travail, ils ont exigé de la direction de l’entreprise l’arrêt des poursuites judiciaires.

L’EPAL avait saisi la justice qui a conclu à l’illégalité de la grève ouvrant le droit à l’entreprise de traduire les grévistes devant les tribunaux. Le travail a repris, hier pour ce qui est des activités de remorquage des navires.

Contacté, le responsable de la communication de l’EPAL a indiqué que « les capitaines de remorqueurs sont tous à leur poste », ajoutant que « les responsables de la direction capitainerie et la direction remorquage ont multipliés les opérations de remorquages pour répondre rapidement aux besoins des armateurs et rattraper le temps perdu ». Rappelons que le délégué syndical à l’origine de la grève a présenté avant-hier sa démission auprès du secrétaire général de la section syndicale relevant de l’UGTA.