La grève des capitaines et chefs mécaniciens des remorqueurs se poursuit, paralysant ce matin le port d’Alger, pour le deuxième jour consécutif. Les bateaux de transport de voyageurs sont autorisés à sortir, mais ceux transportant des marchandises sont bloqués sur place.
«Une quarantaine de navires sont bloqués au niveau du port (en attente d’entrée ou de sortie, ndlr)», explique à TSA un membre du collectif des capitaines et chefs mécaniciens des remorqueurs de l’Entreprise portuaire d’Alger (Epal). Les grévistes ont assuré le service minimum en faisant entrer, dimanche, au port le carferry «Tarek Ibn Ziyad». Ce bateau de transport de voyageurs devait être autorisé à sortir aujourd’hui à 13h. Mais tous les bateaux transportant des marchandises resteront sur place, affirme notre interlocuteur, qui a requis l’anonymat.
«Le directeur général de l’Epal nous a menacés de licenciement et nous lui avons répondu : ‘’Faites comme bon vous semble ! Notre grève est légale’’», dit-il, signalant que le collectif a déposé un préavis au niveau de la direction et a informé les gardes-côtes et la direction de la marine marchande, avant de déclencher son mouvement de protestation.
Les 35 grévistes, officiers, capitaines ou chefs mécaniciens, vont poursuivre le débrayage, dit-il, jusqu’à la satisfaction de leurs revendications qui portent essentiellement sur une augmentation salariale. Le salaire de base des capitaines et chefs mécaniciens est à hauteur de 34 000 dinars et les grévistes demandent de le porter à 65 000 dinars, soit au même niveau que celui des pilotes de navires. «Nous avons les mêmes diplômes que les pilotes et il n’y a pas de raison pour que nos salaires soient inférieurs», explique notre interlocuteur, chef mécanicien. Les capitaines et chefs mécaniciens des remorqueurs touchent des salaires (primes et indemnités comprises) qui vont de 65 000 à 72 000 dinars, en fonction de l’ancienneté.
«L’Epal a élaboré, en 2011, une nouvelle grille de salaires, mais elle refuse de l’appliquer à ce jour», a ajouté notre source, qui s’attend à ce que les capitaines et les chefs mécaniciens des ports de Annaba et de Skikda rejoignent le mouvement de protestation dans les jours à venir.
Safy T.