Le prix du sac de ciment de 50 kg a atteint un plafond record ces derniers jours dans la wilaya de Aïn Témouchent puisqu’il est passé du simple au double dépassant ainsi la barre des 1000 DA alors que son prix réel est de 550 DA et ce, en raison du mouvement de grève illimitée déclenché depuis le 18 mars dernier par les 484 travailleurs de la cimenterie (SCIBS) de Béni-Saf et qui se poursuit faute d’une solution qui puisse satisfaire leurs revendications.
La production est donc complètement à l’arrêt depuis cette date provoquant ainsi une pénurie du ciment qui a entraîné une flambée de son prix, jamais égalé auparavant. Une situation qui a été mise à profit par les barons de la spéculation qui se sont frotté les mains dès les premières journées de ce mouvement de grève. Mais le plus grave, ce sont les nombreux projets de construction lancés dans le cadre des différents programmes, en particulier ceux destinés aux logements et dont les travaux sont arrêtés, portant ainsi un coup dur quant aux délais fixés pour leur réalisation. Mais il n’y pas que les chantiers de la wilaya de Aïn Témouchent qui commencent à sentir les retombées de cette grève mais même ceux des entreprises publiques et privées des autres wilayas qui s’approvisionnent chez SCIBS. Selon certains citoyens parmi les auto-constructeurs, “même avec un prix qui dépasse les 1000 DA la qualité de ce matériau qui est importé soit de Turquie soit d’Italie fait défaut surtout lorsqu’il est stocké pendant une longue durée par les spéculateurs qui n’attendent que ce genre de situations pour s’enrichir”. Bien que déboutés par la justice, les grévistes ne semblent pas près de reprendre le chemin de l’usine. A titre de rappel, parmi la dizaine de points revendicatifs figure celui ayant trait au départ sans condition du DG ainsi que la résiliation du protocole de gestion attribué au groupe Pharaon qu’ils ont qualifié d’infructueux. Le malaise dure depuis plusieurs semaines et ne semble pas trouver d’issue en dépit de plusieurs tentatives de conciliation. Les travailleurs dénoncent leurs conditions socioprofessionnelles en l’absence d’un plan de gestion rigoureux.