Grève à Air France: le bras de fer continue entre gouvernement et syndicats des pilotes

Grève à Air France: le bras de fer continue entre gouvernement et syndicats des pilotes

La grève des pilotes d’Air France était samedi à son 13e jour sans sortie de crise en vue, après le refus du gouvernement et de la direction du groupe de nommer un médiateur indépendant, une condition posée vendredi soir par le principal syndicat de pilotes, le syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) pour arrêter le mouvement.

Ce dernier affirmait samedi qu’une solution de sortie de crise dans laquelle les pilotes font des « concessions » est sur la table depuis trois jours, qu’elle a été approuvée par « l’ensemble des parties » , mais qu’elle aurait été bloquée par le président-directeur général du groupe, Alexandre de Junia, cité samedi sur le site Monde.fr.

« Notre message est mal passé, estime Guillaume Schmid, le porte-parole dy syndicat. Si nous avons demandé un médiateur, c’et bien pour prendre nos responsabilités et avancer », a-t-il dit. Après la fin de non-recevoir du gouvernement, le syndicat souhaite réexpliquer sa démarche, qui selon lui, a été « mal comprise ».

Il décidera « dans la journée » de samedi s’il poursuit ou non le mouvement.

LG Algérie

De son côté, la direction d’Air France a démenti toute proposition ou toute concession de la part des pilotes en grève, qualifiant les positions du SNPL de « sinueuses et contradictoires ». Selon un porte-parole de la direction, « la proposition à laquelle le SNPL fait allusion est celle de réflexions exploratoires » présentées par les pilotes en début de semaine » qui, une fois expertisées par les différentes équipes, ont été jugées non viables économiquement.

La compagnie aérienne a annoncé vendredi avoir proposé aux pilotes un plan de « sortie de crise » sur la base inchangée de son projet Transavia France, la filiale à bas coûts hexagonale, mais avec l’abandon définitif de Transavia Europe.

Les syndicats de pilotes, qui ont récusé les dernières propositions de la direction, ont essuyé vendredi soir de l’Etat, actionnaire à près de 16% du groupe Air France-KLM, une fin de non-recevoir à leur demande de nomination d’un médiateur indépendant.

Le Premier ministre, Manuel Valls, avait auparavant lancé un nouvel appel aux grévistes à arrêter une grève « insupportable ».

L’enjeu du conflit porte sur le développement d’Air France dans le « low cost », via la filiale à bas coûts Transavia, jugé « stratégique » par la direction et les experts du secteur pour assurer l’avenir du groupe, en restructuration financière depuis trois ans.

Air France a lâché du lest dans la semaine en renonçant au développement de bases Transavia Europe, que les pilotes craignaient de voir déboucher sur un « dumping social » avec des contrats à statut local variant selon les pays.

Mais le point névralgique du conflit subsiste autour des conditions de travail à Transavia France: les pilotes craignent de voir les avantages sociaux de leur statut Air France actuel se dégrader au profit de celui moins généreux proposé pour la filiale.

Refusant de céder à leur exigence d’un contrat unique, la direction a souligné vendredi soir que la situation d’Air France devenait « extrêmement délicate », avec des pertes évaluées à 20 millions d’euros par jour.

Au sein même des personnels, le mouvement des pilotes ne fait pas l’unanimité et plusieurs manifestations ont rassemblé ces derniers jours des salariés hostiles à la grève.

Les professionnels du secteur (aéroports, voyagistes..) ont eux mis en garde contre les conséquences d’un conflit qu’ils jugent « catastrophique pour le secteur aérien français ».

La moitié des avions d’Air France en moyenne est clouée au sol depuis le début du conflit le 15 septembre et la mobilisation reste forte, avec un taux de grévistes de 57%, selon la direction.