Les spécialistes aspirent atteindre un total de 200 greffes rénales à travers le territoire national d’ici à fin 2015, a indiqué mercredi Farid Haddoum, chef de service de néphrologie au CHU Mustapha Pacha.
Les CHU concernés par la greffe rénale, à savoir Mustapha Pacha (Alger), Blida et Tizi Ouzou ont effectué 166 interventions en 2014, 168 autres en 2015 et aspirent atteindre un total de 200 opérations d’ici la fin de l’année, a-t-il ajouté.
Le CHU Mustapha Pacha, qui a effectué 42 greffes rénales jusqu’en octobre 2015, compte atteindre un total de 50 opérations d’ici fin 2015.
Le rythme des greffes rénales effectuées en Algérie est « très lent » par rapport au nombre croissant des insuffisants rénaux, a-t-il dit, citant certains pays arabes et musulmans qui ont franchi d’importantes étapes dans ce domaine.
Il a, dans ce sens, cité l’exemple de l’Iran qui, en dépit de l’embargo économique, a effectué 2.000 greffes rénales annuellement ainsi que la Turquie, la Jordanie et l’Arabie Saoudite (700 pour chacun).
L’Algérie « possède les moyens matériels et humains pour atteindre les réalisations de ces pays dans ce domaine, à condition de dépasser les entraves règlementaires, législatives et socioculturelles », a poursuivi M. Farid Haddoum saluant le rôle de l’Agence nationale des greffes (ANG) dans l’organisation de cette activité, conformément aux normes internationales, a souligné M. Haddoum.
Le nombre d’insuffisants rénaux hémodialysés au niveau des hôpitaux publics et des cliniques privées s’élève à 21800 malades, dont un tiers est atteint d’hypertension artérielle (HTA) et de diabète (deux facteurs responsables de l’insuffisance rénale), tandis que 1.400 cas nécessitent une greffe.
Il a également déploré la poursuite de la prise en charge « très coûteuse » de l’insuffisance rénale, au lieu d’investir dans la sensibilisation au prélèvement d’organes sur cadavres que « la société rejette catégoriquement » pour des raisons purement culturelles, en dépit de la fatwa édictée en 2003 en Algérie, une expérience suivie par certains pays musulmans ayant prouvé son efficacité ».