Greffes de la cornée à partir de donneurs décédés : bientôt une réalité en Algérie ?

Greffes de la cornée à partir de donneurs décédés : bientôt une réalité en Algérie ?

L’espoir renaît pour de nombreux Algériens souffrant de perte de vision. Le Professeur Belhadj Rachid, chef de service de médecine légale au CHU Mustapha Pacha d’Alger et directeur des activités médicales et paramédicales au sein du même établissement, a annoncé la préparation imminente d’un programme national ambitieux.

Ce projet, à la fois scientifique, technique et juridique, vise à réaliser des greffes de cornée à partir de donneurs décédés au profit de personnes ayant perdu la vue.

Cette annonce significative a été faite lors de l’intervention du Professeur Belhadj, également membre de l’Observatoire National de la Société Civile, dans l’émission, Invité de la matinale, de radio chaine 2.

Le Professeur a souligné l’importance cruciale de ce programme, l’inscrivant dans une stratégie nationale plus large visant à développer des initiatives de santé sensibles nécessitant une synergie entre les efforts des autorités et de la société civile.

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Pour le Professeur Belhadj, le succès de ce programme de greffe de cornée repose intrinsèquement sur l’adhésion de toutes les composantes de la société : citoyens, associations, experts et figures religieuses, tous unis autour des cadres médicaux et universitaires supervisant ce projet d’envergure.

Un programme national de greffes de cornée pour redonner la vue aux Algériens

Il a insisté sur le fait qu’il ne s’agit pas uniquement d’un acte médical isolé, mais bien d’un système de solidarité et d’éthique profondément ancré dans la conscience collective, le soutien mutuel et la confiance envers les compétences nationales.

Par ailleurs, l’invité de la deuxième chaîne a salué le rôle croissant de l’université algérienne dans le renforcement de la souveraineté nationale, notamment à travers la promotion de l’expertise et du savoir-faire local. Il a plaidé pour une adaptation aux évolutions scientifiques et une ouverture académique sur le monde, tout en préservant le référentiel algérien.

Il a également mis en lumière la récente promulgation d’un décret portant création d’une université des sciences de la santé, la qualifiant d' »acquis qualitatif » susceptible d’induire une transformation significative dans les domaines de la recherche médicale et de la formation spécialisée, en adéquation avec les défis sanitaires actuels du pays.

Il convient de rappeler que le Directeur Général de l’Agence Nationale de Transplantation d’Organes, le Professeur Hocine Chaouche, avait déjà évoqué en mai 2021 l’imminence du recours à la greffe de cornées post-mortem.

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Dans sa déclaration de l’époque, le Professeur Chaouche avait assuré que toutes les conditions étaient réunies pour le lancement de cette initiative, avec la formation de chirurgiens ophtalmologistes et la désignation d’un centre spécialisé, prélude à une généralisation de la procédure à d’autres établissements.

Il avait également souligné le coût considérable pour l’État algérien de l’importation de cornées, affirmant que des efforts étaient en cours pour mettre fin à cette pratique dans les semaines à venir.

Malgré son inscription dans un cadre législatif, au sein de la loi sur la santé de 2019, la culture du don d’organes post-mortem en Algérie peine encore à se développer.

La greffe de cornée : une lueur d’espoir pour des milliers de personnes à travers le monde

Dans le vaste domaine des transplantations de cellules et d’organes, une intervention se distingue par sa fréquence et son impact transformateur : la greffe de cornée. Connue médicalement sous le nom de kératoplastie, cette procédure redonne la vue à d’innombrables individus souffrant de déficience visuelle, voire de cécité.

Avec plus de 100 000 greffes réalisées chaque année à l’échelle mondiale, elle s’impose comme la transplantation la plus répandue et celle affichant le meilleur taux de succès à long terme.

L’histoire de la greffe de cornée remonte à 1887, lorsque le pionnier Arthur Von Hippel réalisa la première transplantation de tissu réussie chez l’homme. Depuis lors, cette technique n’a cessé de progresser, offrant une nouvelle perspective à ceux dont la cornée, la fenêtre transparente située à l’avant de l’œil, est endommagée ou malade.

Greffes de la cornée : Qui peut bénéficier de cette intervention salvatrice ?

De nombreuses affections peuvent nécessiter une greffe de cornée. Parmi les bénéficiaires potentiels, on retrouve :

  • Les personnes atteintes de kératocône, une déformation progressive de la cornée qui entraîne une vision floue et déformée.
  • Les patients souffrant de dystrophies cornéennes, des maladies héréditaires affectant la structure de la cornée.
  • Ceux ayant subi des traumatismes oculaires graves, des infections sévères ou des complications chirurgicales ayant endommagé la cornée.
  • Les personnes présentant une opacification de la cornée due à diverses causes.