« Green Bike », une activité éco-responsable au profit de la côte bônoise

« Green Bike », une activité éco-responsable au profit de la côte bônoise

BOUSSAADA (M’sila) – La localité d’El-Maader, sise sur l’axe routier Boussaâda-M’Sila est en passe de devenir la « Mitidja » prometteuse de cette région des Hauts-plateaux grâce à un potentiel agricole et d’élevage pouvant contribuer, avec l’atout touristique, à un véritable essor économique de la région.

A quelques 8 km du chef-lieu de la daïra de Boussaâda, la localité d’El-Maader impressionne celui qui s’y rend pour la première fois par son important potentiel agricole contrastant considérablement avec l’environnement semi-aride qui caractérise cette partie des Hauts-plateaux.

Des étendues d’hectares de cultures maraîchères et à perte de vue, où des essaims d’agriculteurs s’activent à arroser les plantations, à défricher le sol ou à récolter les fruits et autres légumes en les entassant dans des caisses.

« Durant la  sombre décennie 90 qu’a traversé l’Algérie, certains ont misé sur l’intérêt de cette région dans le domaine agricole et y ont acheté des parcelles de terrain, d’un minimum de 3 hectares. Cela avait commencé avec un entrepreneur algérois qui venait à Boussaâda pour s’approvisionner en briques et qui a fini par investir à El-Maader »  , précise à l’APS, Ahmed Cherif Bakhti, guide touristique à Boussaâda.

Il ajoute que l’attractivité de cette paisible localité s’explique par l’existence d’une nappe phréatique peu profonde (plus  de 100 mètres), El Maader étant située dans la région du Chott de la Hodna (le plus grand lac salé d’Algérie), est alimentée en permanence par l’électricité et est avantagée surtout par une distance relativement proche de la capitale (240 Km).

Dans une des exploitations, un groupe d’hommes procède au nettoiement des légumes, dont la betterave, la carotte et la salade frisée, largement cultivées au début de l’été, par « le même procédé que celui pratiqué dans la banlieue algéroise depuis la période coloniale », précise-t-il.

Cela étant, poursuit-il, les agriculteurs sont de plus en plus nombreux à cultiver une large gamme de fruits et légumes, notant que la culture d’abricots s’est particulièrement développée ces dernières années à El-Maader, si bien qu’elle a attiré des investisseurs de renom à l’instar des groupes agro-alimentaires florissants Cevital et de Amor Benamor. Ce dernier a misé sur la transformation de ce fruit traditionnellement associé à la région de N’gaouès à Batna.

El-Maader a également attiré un autre fleuron de l’industrie algérienne, la laiterie Soummam, laquelle a investi dans la production du lait de vaches, contribuant ainsi à la création d’emplois dans une région qui n’en offre pas tellement.

« Le Restaurant Blanc », une alimentation 100 % bio

Plus qu’une simple enseigne de restauration, le « Restaurant Blanc » d’El-Maader est une adresse comme on n’en trouve pas partout et destiné aux amateurs de fromagerie et laiterie soucieux de se nourrir sainement. Elle incarne surtout les opportunités d’investissements qu’offre la région. La spacieuse échoppe de Mohamed Sekkaï propose, en effet, des produits  naturels et 100% bio, avec en prime, le soin de l’esthétique.

Du lait ovin, bovin et camelin ainsi que du fromage commercialisé sous différentes formes et goûts (fondu, nature, épicé, camembert), à emporter ou à consommer sur place, dans un décor alliant modernité et tradition.

Les mets, légers et diététiques, sont accompagnés d’entrées appétissantes (mezzés) composées d’assortiments d’olives et de piments, de galettes de semoule et de blé préparées in-situ, donnant à apprécier les bonnes  effluves du pain en cuisson. Du beurre mêlé à de la confiture de dattes (Rob), ce fruit issu des palmeraies de Boussaâda ou de la voisine Biskra complètent la composition de la table.

Le colostrum (qualité précieuse de lait) est particulièrement sollicité, tout autant que le  « Djeben el Kafs » (fromage en cage), appelé ainsi du fait qu’il est enrobé dans de l’alpha avec un assaisonnement en herbes de province et cédé à 600 DA le kilogramme. D’autres produits du terroir sont également vendus, tels que l’huile d’olive et le pollen, recommandé pour les anémiques.

La clientèle du lieu affiche sa grande satisfaction pour la qualité de l’alimentation et d’aucuns n’hésitent pas à se déplacer des wilayas limitrophes pour s’en approvisionner ou se restaurer sur place: « Cela change vraiment des fast-food et autres pizzas et c’est autrement plus bon et surtout plus sain ! », s’accordent à souligner des habitués du lieu, relevant le fait non anodin qu’il s’agit de produits et de cuisine traditionnels, « du terroir et bien de chez nous ! »  .

« Le Restaurant Blanc » est le pari audacieux de Mohamed qui a décidé, il y a 5 ans, de troquer sa blouse d’enseignant de musique au secondaire pour celle de fromager en investissant sur ses propres fonds, convaincu que « on est mieux servi que par soi-même » . Embarqué dans cette passionnante aventure avec son épouse et ses deux enfants, sa micro entreprise familiale emploie, par ailleurs, 4 jeunes issus de la région.

Chaque jour, la petite équipe se démène de longues heures durant pour servir une clientèle conquise et croissante, en même que grandit la notoriété de cette adresse qui fait du respect et de la sécurité du consommateur son leitmotive.