Graves imperfections dans les habitations de type LPP, Les logements de la colère

Graves imperfections dans les habitations de type LPP, Les logements de la colère
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Le haut standing promis est loin du standing…social…

«Haut standing dites-vous!» La qualité médiocre de ces logements, censés être luxueux, semble donc avoir fait exploser le courroux des «LPPistes» qui mijotait déjà à cause des prix et la date de livraison.

LPP, trois petites lettres qui étaient celles de l’espoir pour des milliers d’Algériens, mais qui au final semblent être celles de la colère! En effet, les premières images «volées» d’appartements dans certains chantiers selon cette formule censés être de «haut standing» ont provoqué l’ire des souscripteurs. C’est même devenu un nouveau scandale national. Et pour cause, c’est loin du haut standing qu’on leur a promis. «C’est même du très très bas standing. Les logements sociaux sont de qualité meilleure», s’indigne Sofiane, un jeune employé dans une société étrangère qui voit son rêve de logement grand standing s’évaporer. Il est vrai que les images qui ont été montrées sur Dzair TV et qui ont fait le tour du Web montrent des «cages à poules» mal proportionnées. Le haut standing promis est loin du standing…social…» C’est mal éclairé. Les chambres sont exiguës, mal dimensionnées avec des murs qui nous donnent l’impression d’être dans des cellules de prison», peste ce cadre qui est considéré comme faisant partie de la classe moyenne du pays.

Les matériaux utilisés sont de très basse gamme. «Rien à voir avec le rêve que l’on nous a vendu. La faïence et le carrelage sont de la qualité la plus basse que l’on trouve sur le marché. Les finitions sont catastrophiques. Le matériel utilisé est de dernier choix. La tuyauterie est apparente. La cuisine est censée être toute équipée alors que ce n’est pas le cas!», poursuit-il avec tout autant de colère. Comme lui, des milliers d’autres souscripteurs sont montés au créneau pour dénoncer ce qu’ils qualifient d’arnaque. Car, il faut savoir que ce type de logements ne sont pas donnés. «On va payer 80.000 DA le m². Ce qui fera que les prix de nos logements seront compris entre 8 millions et 10 millions de dinars. C’est scandaleux de nous faire payer ce prix pour çà!», affirment les souscripteurs LPP qui se sont unis en collectif.

LG Algérie

«Le cahier des charges pour la réalisation des logements LPP est le même que celui des logements sociaux ce qui explique la mauvaise qualité de ces logements», fait savoir Farouk Amrane, porte-parole de ce collectif citoyen. «Au vu de la qualité des logements qui n’ont rien à voir avec le haut standing promis, on demande donc la révision des prix de nos logements», assure M.Amrane.

«C’est vrai que l’on est considéré comme faisant partie de la classe moyenne avec une entrée d’argent dans le foyer supérieur à 108.000 DA, mais les prix de ces logements sont trop chers pour beaucoup d’entre nous. Alors, à voir leur qualité, on n’admettra jamais le fait de payer ces prix exorbitants», fait savoir le porte-parole du collectif LPP. «Il faut réviser les prix en fonction de la qualité», rétorque-t-il avant de demander moins d’opacité sur ce dossier. «On est mis à l’écart. On n’a aucune information par rapport à nos logements. On ne sait pas quand on va les recevoir, ni où nous serons affectés», témoigne M.Amrane.

«On va acheter nos logements au prix réel du marché. C’est nous qui allons les payer, nous sommes donc en droit de connaître leur date de livraison mais surtout de choisir notre affectation», estime-t-il pour résumer sa détresse et celle de ses amis souscripteurs LPP. La qualité des logements semble donc avoir fait exploser le courroux des «LPPistes» qui mijotait déjà à cause des prix et la date de livraison. Ils se réuniront vendredi prochain au centre culturel de Bordj El Kiffan à 15 heures pour s’entendre sur les suites à donner. Surtout que beaucoup d’entre eux ont regretté d’avoir choisi le LPP, et pensent à trouver une «solution» pour se désister de ce qu’ils considèrent comme une «escroquerie». «J’aurais du attendre l’Aadl ou un logement social qui sont dix fois moins chers mais dix fois meilleurs.

Finalement, dans ce pays, le vrai pauvre c’est le cadre moyen…», dit un autre souscripteur. «On travaille toute notre vie, on paye beaucoup d’ impôts pour rêver toute une vie d’un logement très très cher et qui tarde à venir. Alors que d’autres qui n’ont jamais travaillé de leur vie, il leur suffit de couper une route ou construire une baraque illégale pour avoir un logement, pauvres de nous, pauvre Algérie», réplique-t-il avec plein de désespoir. Le LPP cher à Abdelmalek Sellal puisque c’est après son intronisation à la tête du gouvernement, ne semble donc pas tenir toutes ses promesses. Le Premier ministre qui rêvait d’offrir à la classe moyenne des logements dignes de ce nom, semble avoir été floué. Lui qui insiste à chacune de ses visites de terrain, sur la qualité des logements, même ceux qui sont financés presque complètement par l’Etat, ne va certainement pas laisser passer les choses sans réagir…