Comme à chaque fin de saison, l’actuelle connaît déjà son lot de rumeurs déstabilisantes, de tapages médiatiques et de bruits de couloir se référant à des matches prétendument combinés à coups de milliards.
Mais comme à chaque fin de saison, l’actuelle baissera rideau dans quelques semaines sans pour autant élucider ces crimes contre l’éthique, encore moins punir leurs auteurs. Les premières mèches de ce qui ressemble étrangement à une gigantesque fumée sans feu ont été allumées à Chlef et à Alger, poussant dans le gouffre de l’incertitude et du doute quatre gros bras de l’élite nationale. Ce qui s’est passé à Chlef, vendredi dernier, relève ainsi de ces pratiques de fin de saison que toute raison rejetterait.
Mais au pays des Fennecs, cela passe beaucoup plus pour une guerre des mots qui ne devrait pas aller plus loin que les manchettes des journaux. Accusé par les dirigeants de l’USM El-Harrach “d’avoir tenté sans succès d’arranger la rencontre, avant de les maltraiter et d’agresser deux de leurs joueurs” le président de l’ASO et parlementaire FLN, Abdelkrim Medouar, répliquera à son tour en traitant, à demi-mot, son homologue algérois de “sénilité”. “Il a dépassé les 70 ans, il ne sait plus ce qu’il dit”, lancera ainsi le président chélifien à propos de Mohamed Laïb. Et bien que le dernier nommé se soit engagé à présenter des preuves concrètes à la justice, entre autres, des enregistrements audio de la fameuse conversation téléphonique au cours de laquelle Medouar demande à Hadj Kamel de lui céder le match, il est quasiment certain que cette démarche n’ira pas au-delà de la simple formule.
Tout comme les affaires ayant projeté au-devant de la scène le président de la JS Saoura, Mohamed Zerouati, ou encore celui du MC Oran, Youssef Djebbari, sans pour autant qu’un quelconque verdict final ne soit rendu. Pourtant, le 5 juin 2013, un grand pas a été franchi en ce sens au tribunal de Aïn M’lila lorsque le président de la JS Saoura, Mohamed Zerouati, l’agent de joueurs FIFA, Nouri Benaïssa (frère de l’ancien président de l’USMBA), et Imad Barka qu’on présente comme une personne qui a ses entrées dans le corps arbitral, ont été condamnés à 18 mois de prison ferme, un million d’amende chacun et 200 000 DA au titre de dommages et intérêts au profit du CA Batna, dans le cadre de l’affaire de corruption présumée de joueurs du CAB par la JSS, à la veille de la rencontre opposant les deux clubs dans le cadre de la 8e journée de Ligue 1. Le 1er mai 2014, Mohamed Henkouche, qui avait ouvertement accusé son ancien président Youssef Djebbari d’avoir arrangé le match de Coupe d’Algérie face à l’Entente de Sétif le 30 décembre 2011, au stade Zabana en offrant la qualification à l’ESS en contrepartie d’un point au retour en championnat, a, de son côté, été condamné par le tribunal d’Oran à deux mois de prison assortis d’une amende de 300 000 DA.
Zerouati, comme Djebbari, tous deux accusés preuves à l’appui, n’ont jamais fait de prison, du moins pas dans ces affaires. À la LFP comme à la LFP, personne ne souhaite, du reste, s’encombrer de ces dossiers fort embarrassants. Ce qui laisse la porte ouverte à tous types de dérapage comme ceux dont a été le théâtre le stade Omar-Hammadi de Bologhine lorsque, mis à mal par la terrible pression du kop algérois, le président de l’ESS, Hassan Hamar, s’en est fendu d’un malhabile. “J’offrirais les 3 points de notre rencontre à l’ASO !” Dans un pays où les lois sont foulées aux pieds dans tous les domaines de la vie quotidienne, ces menaces, aveux, plaintes et autres dénonciations passent, surtout, pour être de bons sujets d’actualité à traiter par une presse avide de ce genre d’offrandes. Sans plus.
R. B.