L’accès aux plages devait être gratuit pour tout le monde, à compter du commencement de la saison estivale 2015, pourtant la réalité est tout autre. Les plages autorisées à la baignade se font toujours squattées par des jeunes qui imposent leur diktat, et ce, devant l’absence des autorités.
Tel est, malheureusement, le constat puisque plusieurs plages parmi les plus fréquentées de la wilaya d’Alger, dont Palm-Beach (Staouéli) et Azur-Plage (Zéralda), ainsi que d’autres, à l’Est de la Capitale, sont toujours squattées par des bandes de jeunes qui imposent aux estivants le paiement de l’accès à la plage, le parking et les accessoires de plage (parasols, transat, ect.).
Ces pratiques qui ont connu une prolifération, depuis déjà quelques années, ne sont apparemment pas prêtes de disparaître, provoquant l’ire des vacanciers. C’est le cas d’un estivant qui regrette la non-application des nouvelles instructions des autorités. «On nous a promis la sécurité, le Wifi, la gratuité de l’accès aux plages, du parking, des sanitaires,… mais, dans la réalité, rien de tout cela, hormis ces énergumènes qui déplument les vacanciers, a-t-il dit. Il faut dire que le constat entre les prévisions de la wilaya et la réalité dans nombre de plages algéroises parmi les plus populaires est frappant : l’accès à beaucoup de sites est payant, le parking également, ainsi que des accessoires de plage, le tout organisé par des jeunes, qui imposent leurs lois dans ces lieux. Par ailleurs, les responsables du secteur affirment de leur côté que les plages du Grand Alger devraient accueillir, durant cette saison estivale, entre 5 et 6 millions de vacanciers. Cette augmentation est due, selon le directeur du tourisme de la wilaya d’Alger, Salah Benakmoum, aux nombreuses nouveautés introduites, cette année, dans la gestion des plages. Celles-ci vont conduire à l’augmentation de leur fréquentation qui pourrait atteindre entre 5 et 6 millions d’estivants, cet été, contre un peu plus de 4 millions en 2014, a-t-il indiqué. Déjà, à la fin de juin dernier, quelque 250 000 estivants se sont rendus sur les 70 plages ouvertes à la baignade de la wilaya, a ajouté le directeur du tourisme, qui a fait référence à un bilan établi par la Protection civile laquelle a enregistré 500 interventions, et déploré un décès par noyade. La sécurité est justement l’un des objectifs de la campagne estivale qui s’étend du 1er juin au 30 septembre, a ajouté Benakmoum. Il y a également le souci d’assurer la disponibilité d’équipements adéquats, ainsi que l’hygiène et la qualité de l’eau de baignade à travers des contrôles réguliers. Ce sont tous ces éléments qui sont susceptibles d’attirer un grand nombre d’estivants, a assuré Benakmoum, lançant un appel aux citoyens, afin de veiller à maintenir l’hygiène des plages et la protection de l’environnement, tout en les exhortant d’éviter la dégradation des cabines, et en les incitant à ne pas gaspiller l’eau des douches. Benakmoum rappelle que la wilaya a procédé à l’aménagement et à l’équipement des grandes plages de la Capitale à travers un dispositif dissuasif mis en place pour lutter contre leur squat et garantir, ainsi, aux estivants la gratuité de leur accès.
En tirant les conclusions d’un bilan de la saison estivale de 2014, la wilaya a diagnostiqué une gestion anarchique des plages à laquelle elle compte mettre fin. Cette année, une douzaine d’établissements publics de wilaya sont mobilisés afin d’aménager les routes, les accès et les parkings dans 17 grandes plages d’Alger, qui sont également dotées d’éclairage, de toilettes, de vestiaires et de douches, soit autant de commodités revendiquées par les estivants. La préparation de la saison estivale s’est poursuivie jusqu’au jour «J». D’ailleurs, des inspections ont eu lieu, en mai dernier, aux plages de l’Est d’Alger comme El-Qadous (Heuraoua), Decca-Plage, Surcouf et les Tamaris (Aïn-Taya), Réghaïa plage, Tamenfoust (El-Marsa), les Sirènes I et II (Bordj-el-Kiffan) ou encore à l’Ouest, à l’instar de Khelloufi I et II (Zéralda), Sidi-Fredj Est et Azur-Plage (Staouéli), El-Bahdja et la Madrague (Aïn-Bénian).D’autres dispositions ont été prises afin de lutter contre la gestion anarchique des plages par les jeunes imposant aux vacanciers la location des parasols, des tables et chaises entre 500 et 1 000 DA l’unité, alors que l’accès aux plages est libre et gratuit. Pour la saison estivale 2015, les grandes plages d’Alger sont exploitées directement par la wilaya, à travers l’Office des parcs des sports et loisirs d’Alger (Opla), qui s’est vu confier 11 plages, et la Régie foncière de la ville d’Alger (RFVA) avec 6 plages. L’Etablissement de gestion de la circulation et du transport urbain (EGCTU), lui, s’occupe des parkings, selon Benakmoum. Ces nouveautés constituent l’essentiel de l’effort de la wilaya pour améliorer les conditions d’accueil dans les plages et la sécurité des estivants, en présence de la Gendarmerie nationale, de la sûreté de wilaya et de la garde communale. Les établissements de wilaya, Netcom et Extranet, sont chargés d’assurer l’hygiène dans ces plages, en procédant à la collecte et à l’évacuation des déchets, de façon continue, alors qu’un programme d’animation est confié à l’établissement «Art et Culture» pour organiser des activités de loisirs dans les plages, notamment en soirée, conclut Benakmoum.
Ania Nait Chalal