La liste négative des produits établie par la Chambre nationale du commerce et de l’industrie, dans le cadre de la Grande zone de libre échange arabe (GZLEA), ne suffit apparemment pas pour protéger le consommateur algérien.
L’Algérie sollicite que les pays exportateurs soient les garants de la reconnaissance et de l’origine des produits importés. La raison de cette demande est connue. Des pays membres de la GZLEA, gros importateurs de produits asiatiques, les fourguent sans état d’âme à nos importateurs, souvent complices d’ailleurs. A l’instar du miel chinois, transformé et emballé en Arabie Saoudite est exporté vers l’Algérie
Selon le directeur général de la cellule de veille économique au ministère de l’Industrie, de la PME et de la Promotion des investissements «il s’agit de produits qui, souvent, ne répondent pas aux standards internationaux». Le fameux certificat d’origine, véritable passeport pour les marchandises importées, prévu par les accords dans le cadre de la GZALE ne suffit donc plus à la garantie des produits.
La demande algérienne veut aussi dire qu’il y a des Etats complices dans l’établissement de faux certificats d’origine. La demande introduite par l’Algérie veut aussi dire que la GZALEA n’est pas seulement un accord commercial, mais aussi et surtout, un accord politique qui, pour être profitable à tout le monde, exige d’être respecté à la lettre par tous. Qu’il ne s’agit pas seulement de vendre beaucoup mais de promouvoir un savoir-faire national et régional.
La fameuse liste négative que l’Algérie a été la dernière à introduire et qui contient 382 produits alimentaires, n’est pas seulement motivée par la protection de la production nationale, ni même du consommateur d’ailleurs. « C’est d’ailleurs là des critères accessoires ».
Souligne un connaisseur. Le motif principal est les trafics et les fraudes en tous genres dont sont responsables les importateurs ripoux locaux, surfacturation et faux certificats d’origine sont monnaie courante.
Dans un pays qui manque de tout, l’interdiction de ces produits parait pour le moins étrange ; voire contre performante, d’autant plus que le credo du gouvernement est de réduire coûte que coûte la facture alimentaire à l’importation.
Selon le directeur général de la cellule de veille économique au ministère de l’Industrie, de la PME et de la Promotion des investissements « les agriculteurs et les producteurs de concentré de tomate se sont plaints de l’arrivée massive des produits de Tunisie, de Syrie et d’Egypte, après l’adhésion de l’Algérie à la ZALE».
Une récrimination tout à fait légitime. Sauf que cette année, justement, selon l’analyse faite par le comité interprofessionnel de la filière tomate (SIT), il serait nécessaire d’importer quelque 30.000 à 40.000 tonnes de double concentré de tomate. Le coût de cette opération induira donc des taxes douanières. « Cela a permis de décongestionner le marché et permettre à notre production de se retrouver sur une nouvelle base ».
A déclaré, sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale, M. Mohamed Bacha, cadre supérieur au ministère de l’industrie. Ce responsable a estimé qu’interdire l’importation de produits fabriqués localement ne donne pas tout le temps des résultats. « Nous sommes dans une économie de marché. Il convient de mesurer d’une manière pragmatique l’intervention de l’Etat pour qu’elle ne soit pas contre-productive»