En visite en Algérie à la tête d’une forte délégation parlementaire, dans le cadre de la réunion de la grande commission algéro- française, le président de l’Assemblée française, Claude Bartolone, sans se départir de son sourire, se plaint de ce que, en matière de délivrance de visas, le flux n’a pas la même cadence dans les deux sens. Un appel à plus de souplesse de la part des autorités algériennes.
Sujet redondant dans les discussions algéro-françaises, le problème de la circulation des personnes entre les deux pays n’a pas manqué d’être abordé, encore une fois, à l’occasion de la visite de la délégation parlementaire française en Algérie. Claude Bartolone, cependant, ne s’est pas suffi de noter la demande récurrente des Algériens. Il en a formulé, de son côté : que la circulation des personnes se fasse sur un même rythme dans les deux sens. En conférence de presse, lundi en fin de journée, au niveau de la résidence de l’ambassadeur de France en Algérie, Claude Bartolone a confirmé avoir plaidé la cause, notamment des PMI-PME françaises qui éprouvent des difficultés à se faire délivrer le sésame pour venir en Algérie. «Nous avons évoqué le problème de la circulation des personnes dans les deux sens.
Quelquefois, les PMI-PME ont du mal à se faire à cette tracasserie.» Claude Bartolone, qui est venu en terrain défriché par le président Hollande, lors de sa visite d’Etat en décembre 2012, n’avait pas besoin, pour les autres questions, de s’efforcer à faire preuve d’inventivité. Quasiment tout a été dit par Hollande. «L’âge d’or» des relations algéro-françaises se vit désormais, a-t-il soutenu, dans les actes.
A ses yeux, même la règle des 49/51, que le gouvernement algérien a imposée pour les entreprenariats mixtes, n’est pas contraignante. Indemnisations des victimes des essais nucléaires ? Une commission mixte sera prochainement mise en place. Situation des travailleurs émigrés âgés ? L’Assemblée fera bientôt une proposition au gouvernement, a confirmé Bartolone. S’agissant du Mali, le président de l’Assemblée française a répété les déclarations faites le jour même par Jean-Yves Le Drian, à savoir que le retrait des forces françaises se fera de manière graduelle et que, relativement aux exactions de l’armée malienne sur les populations targuies, la France a sollicité une commission onusienne. «S’il y a des exactions, qu’elles fassent l’objet de poursuites.»
Claude Bartolone devait terminer sur une appréciation de son entrevue de deux heures avec le président Bouteflika. Il s’en est montré hautement émerveillé et flatté. «Le président a fait preuve d’une agilité politique incroyable. Il nous a retenus pendant deux heures, durant lesquelles il a évoqué les relations passées et présentes entre l’Algérie et la France. Il était alerte. Il se porte bien. Il est comme vous et moi.»
S. A. I.