Grande-Bretagne: La piste d’un Brexit sans accord se précise

Grande-Bretagne: La piste d’un Brexit sans accord se précise

Après deux ans et demi de négociations et à dix jours de la date théorique du divorce, prévu le 29 mars à minuit, l’avenir du Brexit demeure des plus incertains.

Le refus du président de la Chambre des communes d’organiser un troisième vote sur l’accord conclu avec l’Union européenne, si le texte n’est pas suffisamment remanié, met la Première ministre britannique dans une position très inconfortable. Il a déclaré que “si le gouvernement souhaite présenter une nouvelle proposition qui ne soit ni la même, ni sensiblement la même que celle qui a été rejetée le 12 mars par cette assemblée, cela sera entièrement en ordre”.

Ce nouveau développement amène Theresa May à préparer une lettre à l’intention du président du Conseil européen, Donald Tusk, pour lui demander formellement un report du Brexit de 12 mois. Selon  le tabloïd londonien The Sun, la cheffe du gouvernement britannique demandera à ses partenaires, lors de la réunion du Conseil demain, de lui accorder le temps nécessaire pour qu’elle parvienne à trouver le moyen de faire accepter les conditions du divorce par le Parlement de Westminster. Après deux ans et demi de négociations et à dix jours de la date théorique du divorce, prévu le 29 mars à minuit, l’avenir du Brexit demeure des plus incertains.

Devant cette situation, les  options envisageables restent une prolongation longue de l’article 50 du Traité européen, une approbation de l’accord défendu par Theresa May, une sortie sans accord ou un nouveau référendum britannique sur cette question. Selon plusieurs diplomates européens, la décision des Vingt-Sept dépendra du contenu de la demande des Britanniques, mais les chances qu’un feu vert soit donné lors de ce sommet européen sont très minces.

Quant à la ministre française des Affaires européennes, Nathalie Loiseau, elle a estimé hier que les Britanniques devaient justifier leur demande de prolongation tout en rappelant que le meilleur moyen de sortir de cette impasse était d’approuver l’Accord de retrait. Même son de cloche chez le ministre roumain des Affaires européennes, George Ciamba, qui a dit attendre des clarifications de la part du gouvernement britannique. “La situation est aujourd’hui moins claire qu’elle ne l’était hier”, a-t-il déclaré, tout en soulignant : “Il y a des choses que nous ne pouvons pas faire, telle que renégocier l’accord”.

L’Allemagne est plus ferme par la voix de son ministre des Affaires européennes, Michael Roth, qui a rappelé que les Européens étaient “épuisés” par ces négociations et que leur patience serait bientôt à bout. “Notre patience est mise à rude épreuve. Chers amis à Londres, s’il vous plaît, tenez vos promesses. Le temps est compté”, a-t-il dit devant la presse après des discussions avec ses homologues européens à Bruxelles. “Je ne peux que répéter encore une fois à nos partenaires à Londres de faire enfin une proposition concrète sur les raisons de la prolongation”, a ressassé le chef de la diplomatie allemande.

Theresa May est avertie, il va lui falloir être vraiment convaincante pour obtenir quelque chose demain du Conseil de l’Europe. À noter enfin que  la chancelière allemande, Angela Merkel, a affirmé hier “vouloir se battre jusqu’au bout” pour obtenir un accord sur une sortie ordonnée du Royaume-Uni de l’Union européenne, malgré l’impasse actuelle.