Le ministre des Transports, Boudjemaâ Talai, a procédé hier à la signature du protocole d’accord et de partenariat portant création d’une société mixte de droit algérien, chargé de l’étude de la réalisation et de l’exploitation du port du centre d’Algérie. L’accord a été signé du côté algérien par le groupement de services portuaires et les sociétés chinoise « CHEC » et « CSCEC », en présence du ministre des Travaux public, du wali d’Alger, le wali de Tipasa et le secrétaire général de l’UGTA, ainsi que l’ambassadeur de la République populaire de Chine en Algérie. Le ministre des Transports, qui s’exprimait à cette occasion, a estimé que la position stratégique de l’Algérie au sommet de l’Afrique et au centre de la Méditerranée, inscrit la nécessité de la réalisation de ce port Centre qui aura une activité à l’international. « La position de l’Algérie en face de l’Europe et en connexion avec l’Asie et les Amériques donnera à ce port Centre une position stratégique pour faire le transport lourd. Il aura 23 quais d’une capacité annuelle de traitement de 6,5 millions de conteneurs et de 25,7 millions tonnes de marchandises générales », a souligné le ministre, précisant que l’Algérie, avec la mise en exploitation de ce port, sera en position de capter ce trafic. Après la signature du protocole d’accord, il sera question de saisir le conseil de participation de l’Etat pour arrêter les conditions de la mise en place de ce partenariat. « A la fin du premier trimestre 2016 nous serons en mesure de mettre en place cette société qui aura la noble mission d’étudier réaliser et exploiter de transport lourd », a indiqué le ministre. La gestion du port sera confiée à la société chinoise Shanghai port a encore précisé le ministre. Quant au financement du projet qui va coûter 3,2 milliards de dollars, le ministre a indiqué qu’il sera financé en dehors des financements publics.
Cette infrastructure portuaire sera un pôle de développement industriel, relié aux réseaux ferroviaire et autoroutier et bénéficiant, dans sa proximité immédiate,
de deux sites totalisant 2.000 hectares destinés à accueillir des projets industriels. Elle devrait être réalisée en deux phases s’étalant sur près d’une décennie », a ajouté le ministre.
De son côté l’ambassadeur chinois, M. Yangn Guang Yu, a souligné l’importance de ce projet pour les deux pays. « Nous sommes conscients que c’est un projet stratégique non seulement pour l’Algérie mais également pour toute l’Afrique », a-t-il précisé.
Il convient de rappeler que le projet d’un grand port du centre de l’Algérie, a été validé mercredi dernier en Conseil des ministres.
Les études techniques pour identifier un site pour la réalisation d’un nouveau port en eau profonde, ont abouti à la sélection du site de « El Hamdania », à l’est de la ville de Cherchell permettant la réalisation d’un port avec 20 mètres de tirant d’eau et la protection naturelle d’une large baie.
Selon un communiqué du Conseil des ministres, ce port, à l’est de la ville de Cherchell, à El Hamdania, sera réalisé pour le commerce national par voie maritime mais aussi en tant que « hub » pour les échanges au niveau régional. Le projet réalisé en eau profonde avec 20 m de tirant d’eau, devrait être réalisé en deux phases s’étalant sur près d’une décennie, et pour un coût estimé à 3,3 milliards USD. Le projet sera mis en œuvre dans le cadre d’un partenariat, selon la règle des 51%/49%. Celui-ci doit notamment contribuer au financement du projet et participer à sa gestion future, et d’insérer ce nouveau port dans les circuits du transport maritime international, de sorte à y drainer un trafic significatif, selon le même communiqué.
Salima Ettouahria