Grâce accordée par le roi Mohammed VI au pédophile espagnol Daniel Galvan, le peuple marocain ne décolère pas

Grâce accordée par le roi Mohammed VI au pédophile espagnol Daniel Galvan, le peuple marocain ne décolère pas

«La grâce au pédophile encourage l’impunité.» C’est ce qui est écrit sur l’une des pancartes brandies par les manifestants à Rabat dénonçant la grâce accordée par le roi Mohamed VI au pédophile espagnol Daniel Galvan.

Les Marocains ne décolèrent pas malgré l’annulation de la grâce, sous la pression populaire, par le roi marocain, dimanche dernier, et l’arrestation de Daniel Galvan en Espagne le lendemain.

Le peuple marocain ne réclame pas uniquement le rapatriement de Daniel Galvan au Maroc mais exige que «les responsabilités soient établies dans l’affaire de grâce accordée à l’auteur du viol commis contre 11 enfants marocains, âgés de 4 à 11 ans».

En effet, plusieurs centaines de personnes ont de nouveau manifesté mercredi soir devant le Parlement à Rabat pour réclamer notamment que toutes les responsabilités soient établies, ont rapporté des médias. Cette manifestation intervient après l’annulation de la grâce par le roi Mohammed VI puis l’arrestation de Daniel Galvan et son placement en détention. A noter qu’une première manifestation d’envergure avait été violemment réprimée la semaine dernière.

Ces incidents avaient alors renforcé le mouvement d’indignation après la grâce accordée au pédophile espagnol, notent des médias. Les slogans scandés et les pancartes brandies appelaient notamment à une totale transparence sur les raisons de la présence de Daniel Galvan, condamné en 2011 à 30 ans de prison pour des viols sur 11 mineurs, dans la liste des 48 prisonniers espagnols graciés par Mohammed VI au nom de l’excellence des relations entre Rabat et Madrid, est-il rappelé.

Tentant de contenir la colère populaire, le palais royal marocain a annoncé que le roi Mohamed VI a ordonné une enquête pour déterminer les circonstances dans lesquelles la grâce du pédophile a eu lieu. Une grâce pourtant signée par le roi marocain. Le palais royal avait assuré que le souverain n’était pas au courant des crimes de Daniel Galvan.

Ce qui semble invraisemblable pour de nombreux Marocains qui ne peuvent facilement croire que le roi Mohamed VI ait signé la grâce en faveur d’une personne dont il ne connaît pas les crimes perpétrés. Pour l’instant, les conclusions de l’enquête ordonnée par le roi ont entraîné la révocation du directeur de l’administration pénitentiaire accusé d’avoir «transmis par inadvertance des informations erronées (sur) la situation pénale de l’intéressé».

Condamné à une peine de trente ans de prison, Daniel Galvan avait encore vingt-huit ans d’emprisonnement à purger quand il a été gracié par le roi du Maroc.

A. M.