La position financière extérieure de l’Algérie est actuellement « solide » et devrait rester « soutenable » à moyen et long termes, a indiqué jeudi à Alger le gouverneur de la Banque d’Algérie (BA), M. Mohamed Laksaci.
La solvabilité financière de l’Algérie est un « ancrage appréciable comparé à ce qui se passe dans le monde » surtout que le « retour à l’équilibre macroéconomique s’est accompagné d’un développement de l’épargne nationale », a souligné M. Laksaci lors de la réunion Gouvernement-patronat-UGTA.
Cette solidité financière, qui représente « un acquis pour l’économie nationale », soutient-il, est consolidée par la stabilité du taux de change effectif réel du Dinar, qui est de son taux d’équilibre depuis 2004, un taux que le gouverneur qualifie de « bien collectif ».
»La stabilité macroéconomique dont la stabilité du taux de change influe directement sur le climat des affaires et d’investissement »,a t-il fait remarquer. Mais pour arriver à attirer davantage d’investissements, le système bancaire devrait jouer un rôle plus important dans la promotion de la croissance hors hydrocarbures en développant les crédits à l’investissement, recommande M. Laksaci.
L’écart entre l’épargne des ménages et des entreprises et le montant des crédits à l’économie est d’ailleurs éloquent de même que pour le stock des investissements, selon le gouverneur de la BA, qui appelle à créer « un déclic » en matière de flux d’investissements nouveaux.
En 2011, la croissance de l’épargne a été supérieure de 10,5 points par rapport à la croissance de l’investissement en Algérie. Cet écart était tout de même beaucoup plus important en 2000 puisqu’il était à 22%, une avancée réalisée grâce aux programmes d’investissement public, selon M. Laksaci.
Ces crédits doivent non seulement être augmentés mais également élargis à toutes les entreprises et à tous les secteurs car « la concentration au passé a été mauvaise et a constitué un risque pour les banques algériennes », a-t-il estimé.
Les crédits à l’investissement enregistrent tout de même un rythme de croissance remarquable: de 20% en 2011 à 14% durant les neuf premiers mois de l’année en cours. Les crédits bancaires accordés au secteur privé au cours de la même période ont, à eux seuls, augmenté de 16,2%. Outre leur taux de croissance, les crédits à l’investissement en Algérie ont la particularité d’être portés par l’épargne nationale.
Au moment où la croissance des crédits à l’économie a été alimentée par les entrées de capitaux dans des pays émergents, en Algérie « nous avons un autre élément de stabilité: c’est le fait que les crédits à l’économie sont portés par l’épargne nationale ce qui leur épargne un impact, dans l’immédiat, sur le taux de change », s’est réjouit M. Laksaci.
Revenant à l’inflation dont le contrôle constitue le point focal de la politique monétaire de la BA, M. Laksaci a estimé que l’année 2012 a connu un « choc d’inflation » expliqué de manières différentes par les experts.
En Algérie, l’information (économique) serait « relativement disponible » mais ce sont les analyses collectives des évènements économiques à travers les données qui font défaut, a regretté le gouverneur.