Plus que quatre jours et le staff gouvernemental, sommé spécifiquement cette année de consommer un congé d’une quinzaine de jours depuis le 25 juillet dernier, reprendra du service. Sitôt le palais retrouvé, les ministres devront s’atteler à la tâche pour notamment faire bonne figure devant le chef de l’Etat qui, comme de tradition désormais, les évaluera en audiences durant le mois de Ramadan.
Les vacances des membres du gouvernement, le Premier ministre y compris, s’achèveront officiellement le 8 août prochain, soit à la veille du mois de Ramadan. La reprise ne sera pas de tout repos, si l’on peut dire, pour certains ministres qui, en plus de la préparation des bilans à présenter au chef de l’Etat, devront s’impliquer davantage dans la gestion de la cruciale période du mois de carême.
Ça sera le cas du ministre du Commerce, Mustapha Benbada, à qui il échoit de réguler le marché afin d’éviter un affolement de la mercuriale. Benbada aura du pain sur la planche, puisqu’il est tenu de donner du concret à un engagement gouvernemental, en l’occurrence maintenir les prix des produits de consommation à la portée des ménages.
La besogne est d’autant plus ardue que le successeur de Hachemi Djaâboub au département du commerce aura, pour ce faire, à batailler fort pour sinon anéantir, à tout le moins réduire de l’action néfaste des spéculateurs. Mustapha Benbada dispose des instruments légaux pour intervenir. Mais la grande question qui reste posée est celle de savoir si son département est doté de suffisamment de moyens pour étendre son contrôle sur l’entièreté du marché national.
Le ministre du Commerce ne va pas seul s’user à la tâche. Dans l’absolu, il aura à compter sur le concours d’autres départements, tels les ministères de l’Economie, de l’Agriculture et de la Santé. La gestion du mois de Ramadan, en termes d’approvisionnement et de régulation du marché, servira à n’en point douter de jauge véritable quant à l’efficience et à l’efficacité du gouvernement remanié fin mai 2010.
Ceci en attendant l’autre test décisif pour le gouvernement, à savoir la préparation de la rentrée sociale qui, comme chaque année, charrie son lot de difficultés et de grognes sur plus d’un front. C’est à l’aune des rentrées sociale et politique que s’évalue la compétence d’un gouvernement. Car les évaluations sectorielles auxquelles procède le chef de l’Etat durant le mois de Ramadan restent des exposés statistiques qui, parfois, ne traduisent pas la réalité.
Elles sont nécessaires en ce sens qu’elles peuvent permettre la suggestion de correctifs. Et le chef de l’Etat a grand besoin de passer en revue l’ensemble des secteurs, étant donné qu’il s’apprête à mettre en branle son nouveau plan quinquennal 2010-2014, doté, il faut le rappeler, d’une enveloppe étoffée de 286 milliards, dont 130 milliards destinés au parachèvement des programmes lancés lors des précédents plans quinquennaux.
Un nouveau plan quinquennal qui, par ailleurs, captive l’intérêt du FLN qui y consacre dès aujourd’hui une université d’été. Ces deux partenaires de l’Alliance présidentielle, le RND et le MSP, ne s’en détournent pas mais font moins de bruit autour. Jusque-là, du moins.
Mais il va sans dire qu’ils ne tarderont pas à féconder, à leur tour, la surenchère. Ce qui risque d’arriver dès la reprise des activités du gouvernement. Une reprise qui remettrait en surface les rivalités partisanes, notamment entre le FLN et le RND, les deux partis qui se disputent le leadership politique.
Le parti de Belkhadem se considère le plus à même de jouer le rôle de parti pivot de l’Alliance étant donné son histoire et son assise populaire. La formation d’Ahmed Ouyahia ne l’entend pas de cette oreille. Aussi évolue-t-elle sur fond d’inépuisable rivalité. Une rivalité que les ministres de l’un et l’autre parti remettront au goût de l’été dès leur retour de vacances.
S. A. I