Gouvernement: Les ministres font leur rentrée

Gouvernement: Les ministres font leur rentrée

La période des congés fixée aux membres du gouvernement et s’étalant du 17 juillet au 15 août a donc pris fin, hier. La rentrée des ministres, qui ont bénéficié d’une quinzaine de jours de congé, chacun, à l’exception du Premier ministre et de son ministre de l’Intérieur, marque le début officiel de la rentrée politique institutionnelle qui atteindra sa vitesse de croisière à partir du 2 septembre, avec l’ouverture de la session parlementaire.

Kamel Amarni – Alger (Le Soir) – Et, disons-le tout de suite, ce sera une rentrée directe, dans le vif du sujet, la présidentielle d’avril 2019. Ahmed Ouyahia et son gouvernement, qui sont déjà à un stade avancé dans la campagne électorale qui est menée, tambour battant et à visage découvert, devront accélérer la cadence dès la semaine prochaine.

D’ores et déjà, une autre «méga-opération» de distribution de logements est au programme de l’exécutif, à l’occasion de la célébration de la journée historique du 20 Août qui coïncide, cette année, avec la fête de l’Aïd.

Cette nouvelle opération qui concernera les quarante-huit wilayas verra la distribution de vingt mille logements et sera, comme les précédentes, largement médiatisée. L’ensemble des ministres y seront associés. Une autre «opération logements», du même genre, et pas la dernière, est également programmée à l’occasion de la fête nationale du 1er Novembre.

Il faut dire que, si pour les campagnes du premier et deuxième mandat, l’argument clé de Bouteflika était quasi exclusivement basé sur le thème de la «paix et de la sécurité», depuis le troisième, le secteur de l’habitat aura constamment été au cœur du dispositif de campagne, au même titre que le thème de la «stabilité et la sécurité».

Le gigantesque programme de logements inscrit dans le programme présidentiel permet, à chaque fois, d’en profiter à la veille du mandat d’après. Et il s’agit là, assurément, d’un levier de campagne électorale sacrément efficace ! Pour autant, ce ne sera pas le seul terrain sur lequel évolueront les promoteurs de la campagne pour le cinquième mandat. Malgré une crise financière devenue chronique, depuis juin 2014, l’Etat ne lésine jamais sur les moyens, dès lors qu’il s’agit de préserver le front social, la seule force vraiment redoutée par Abdelaziz Bouteflika. Sa gestion de la fameuse crise du «sucre et de l’huile» début 2010 et, une année plus tard, du «printemps arabe», en est la meilleure illustration. «La paix sociale n’a pas de prix», disait à l’époque Ahmed Ouyahia, Premier ministre à cette période-là, pour expliquer la générosité de l’Etat envers des milliers de jeunes, à travers les dispositifs de l’Ansej, l’Anem, etc.

A la veille d’une échéance électorale majeure, la présidentielle de 2019, Bouteflika et son gouvernement ne veulent prendre aucun risque «inutile», comme l’atteste la loi de finances complémentaire pour 2018, minutieusement «débarrassée» de toute mesure impopulaire. Ahmed Ouyahia, qui fêtait, hier, le 1er anniversaire de son retour à la tête de l’exécutif, le 15 août 2017, a été chargé, nous confie-t-on de très bonne source, de préparer la prochaine présidentielle. «Sauf cas de force majeure, il n’y aura ni changement de Premier ministre, ni remaniement du gouvernement avant la présidentielle», nous révèle notre source. D’ailleurs, le gouvernement Ouyahia a entamé la préparation du lourd projet de loi de finances pour 2019. De même que la préparation de sa déclaration annuelle de politique générale qu’il est tenu de présenter à l’Assemblée populaire nationale, conformément à la nouvelle disposition contenue dans l’article 98 de la Constitution de 2016.

Une déclaration qui sera suivie d’un débat général à l’Assemblée et, comme le stipule la disposition constitutionnelle, «ce débat peut s’achever par une résolution», voire même une motion de censure. Ce qui est, bien sûr, fort improbable devant une Assemblée outrageusement déminée par les partis de l’Alliance présidentielle, particulièrement le FLN de Djamel Ould-Abbès et le RND de Ahmed Ouyahia. N’empêche, cela va, par contre, servir de tribune pour l’ensemble des partis, pour mener campagne électorale à partir du Parlement. Le gouvernement devrait présenter sa déclaration dès la rentrée

K. A.