Gouvernance,niveau de vie… et climat des affaires en Algérie,Les rapports « corrompus » des ONG

Gouvernance,niveau de vie… et climat des affaires en Algérie,Les rapports « corrompus » des ONG
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Quels sont, donc, les critères d’évaluation pris en compte par Transparency pour établir son classement?

A qui la faute? Qu’a-t-on fait pour redorer le blason de l’Algérie? Quel est le rôle des représentations diplomatiques et des experts dans la promotion de l’image du pays?

Les classements se suivent et se ressemblent pour l’Algérie. Ils sont même, parfois, proportionnels au prix du baril de pétrole. 105e en termes de bonne gouvernance, 170e dans la taxation des entreprises…, même la capitale du pays est classée à la 176e place parmi les 221 villes du monde où il ne ferait pas bon d’y vivre. Le rapport annuel de Transparency International, qui maintient l’Algérie à la zone rouge des nations où la bonne gestion des deniers publics fait défaut, suscite moult interrogations: comment des pays connus pour être des empires de la corruption par excellence soient classés à des positions plus confortables? Même des pays d’Asie, d’Afrique noire et d’Amérique latine où la corruption est la base de la gouvernance ont surclassé l’Algérie. Pour cause, en obtenant la note de 3,4 sur 10 de l’indice de la perception de la corruption sur la base duquel est mesuré le niveau de corruption dans le secteur public, l’Algérie occupe la 10e place sur 18 pays africains notés. Quels sont, donc, les critères d’évaluation pris en compte par Transparency pour établir son classement? Selon cette ONG, le rapport se serait basé sur les conclusions de 13 institutions, dont la Banque mondiale, les Banques africaine et asiatique de développement et le Forum économique mondial. Ce qui, aux yeux de l’expert international Abdelmalek Mebarek Serraï, est invraisemblable. Explications: «D’abord, j’ai découvert récemment que parmi les experts qui travaillent pour Transparency International, il y a des Maghrébins qui font tout pour enfoncer l’Algérie.» En dénote le classement du Maroc et de la Tunisie. Ensuite, il y a certains représentants de ces ONG qui, au lieu de faire un travail objectif, font plutôt dans l’exagération et l’excès de zèle, pour plaire à leurs responsables.» A une question de savoir sur la base de quels indices se basent ces ONG, en particulier Transparency International pour «tisser» leurs rapports, Serraï poursuit: «Ils exploitent certains rapports de multinationales, surveillent ce qui se passe au niveau de la Banque d’Algérie, et il y a aussi des sondages discrets établis au niveau des ambassades concernant la conclusion des contrats et marchés internationaux.» M. Serraï évoquera enfin des rapports de presse «gonflés» qui favorisent nos voisins marocain et tunisien. A qui la faute? Qu’a-t-on fait pour redorer le blason de l’Algérie? Quel est le rôle des représentations diplomatiques et des experts dans la promotion de l’image du pays? C’est là toute la question, répond notre interlocuteur, qui affirme que «les experts algériens font le beau jour des institutions internationales et même de certains pays, pour la simple raison qu’ils ne sont pas sollicités par les institutions algériennes». Ce n’est donc pas la matière grise qui manque à l’Algérie, mais surtout une stratégie de communication et des actions de lobbying en direction aussi bien des entreprises que des organismes et ONG internationaux. Sur un autre chapitre, l’Algérie, qui a été ébranlée par une série de scandales de corruption, à l’image de ceux du projet d’autoroute Est-Ouest et de Sonatrach, fournit des arguments supplémentaires aux ONG qui, tout en établissant des rapports virulents, n’omettent surtout pas d’évoquer la passivité des pouvoirs publics face aux cas de corruption portés sur la scène publique. Alors que depuis une décennie, l’Algérie n’a pas quitté la zone des nations en dégénérescence en matière de transparence dans la gestion des deniers publics, ni la justice et encore moins les responsables politiques -exception faite des lois promulguées contre la corruption- n’ont ouvert un débat sérieux sur le phénomène. Car, en situation normale, toute affaire de malversation révélée dans les colonnes de la presse nationale, aurait dû faire l’objet d’une auto-saisine du parquet. Quand un ministre de la République décrète «clos» un dossier scabreux, il est à se demander qu’a-t-on fait de la notion d’Etat de droit et d’indépendance de la justice. Comme quoi, le problème ne réside pas seulement dans l’«ennemi extérieur», le ver est bel et bien dans le fruit.