Goudjil contacte Belkhadem pour relancer le dialogue,Le divorce avec les redresseurs n’est pas consommé

Goudjil contacte Belkhadem pour relancer le dialogue,Le divorce avec les redresseurs n’est pas consommé
goudjil-contacte-belkhadem-pour-relancer-le-dialoguele-divorce-avec-les-redresseurs-nest-pas-consomme.jpg

Après des tentatives de réconciliation apparemment sans résultat, le chemin vers le divorce entre les redresseurs et la direction du Front de libération nationale n’est pas encore choisi, même si la décision finale concernant le Mouvement de redressement ne sera connue que le 30 juillet, à l’occasion de la session extraordinaire du comité central.

Le coordinateur du Mouvement, Salah Goudjil, a été chargé par ses partisans de contacter Abdelaziz Belkhadem cette semaine afin de relancer le dialogue. Le camp de Salah Goudjil passe à la vitesse supérieure dans sa guerre contre la gestion actuelle du vieux parti en sollicitant le président Bouteflika, président d’honneur du parti, pour imposer des limites à Belkhadem dans l’usage des moyens de l’Etat en sa qualité de ministre. Ce n’est pas tout car les partisans du Mouvement de redressement comptent mener leur propre campagne électorale avec leur propre liste pour les prochaines élections législatives tout en poursuivant le dialogue. Dans ce cadre, les redresseurs multiplient leurs sorties régionales. Ce samedi,une réunion des militants du Mouvement de redressement de la région Ouest a eu lieu à El Bayadh, en présence des représentants de 13 wilayas. Elle a été présidée par Abdelkrim Abada et Abderrachid Boukerzaza.Les participants ont dénoncé dans un communiqué «l’utilisation par Belkhadem de sa fonction de ministre d’Etat et de représentant personnel du président de la République et des moyens de l’Etat, dans ses rapports avec les militants».

Selon la même source, «Abdelaziz Belkhadem est responsable du parti. Il ne doit pas utiliser sa fonction officielle dans sa confrontation avec les redresseurs». Il faut souligner que jusqu’à présent le chef de l’Etat ne s’est pas impliqué dans cette crise qui secoue le vieux parti, même si on déclare dans les coulisses que Belkhadem reste proche de lui. Joint hier par téléphone, Mohamed-Seghir Kara, porte-parole des redresseurs, a révélé que le coordinateur du Mouvement de redressement, Salah Goudjil, a été chargé de contacter Abdelaziz Belkhadem cette semaine pour relancer le dialogue. Il faut rappeler que le SG du FLN s’était déjà déplacé chez M. Goudjil pour une tentative de réconciliation. Pourtant, il y a une semaine, Belkhadem a traité les redresseurs de militants «des trottoirs». Par ailleurs, le vrai défi pour la direction actuelle du FLN, sont les prochaines élections législatives prévues pour 2012. Le vieux parti veut assurer la majorité vu les enjeux, si tant est que les réformes lancées aboutiront à la mise en place d’un système parlementaire. Et même avec un système présidentiel, le poste de Premier ministre reviendra à la majorité du Parlement.

Mais la situation s’annonce difficile car le Mouvement de redressement du FLN prépare sérieusement une conférence nationale afin d’organiser les prochaines législatives prévues en 2012. Cette conférence est programmée pour la deuxième quinzaine du mois de juillet en cours, selon M. Kara qui déclarera que les redresseurs se préparent à toute situation : en cas de réconciliation, il y aura une unification des listes électorales, et en cas d’échec, des listes parallèles. Il faut dire que depuis les législatives de 2007, la direction du FLN a toujours eu du mal à gérer les législatives vu l’indiscipline des militants qui recourent aux candidatures libres, sans être inscrits en tête de liste du parti. Depuis cette législature d’ailleurs, même si le FLN a le plus grand nombre du sièges à l’APN, il reste non majoritaire.

Cependant, avec le Mouvement de redressement, les dégâts seront plus importants, d’où la tentative de Belkhadem d’ouvrir le dialogue avec les redresseurs. Il faut souligner que les militants de l’Ouest ont exprimé leur «soutien au dialogue et à l’union du parti». Donc, même les redresseurs savent qu’ils ne feront que diviser les voix du FLN en présentant deux listes aux prochaines législatives. Ce qui veut dire que le divorce n’est pas encore consommé.

Par Nacera Chenafi