Google vient de lancer un nouveau programme nommé People plus AI Research pour étudier la manière dont les humains interagissent avec des intelligences artificielles afin de rendre ces systèmes plus utiles et complémentaires.
- Google veut promouvoir le développement d’une intelligence artificielle pensée d’abord pour les Hommes.
- Il s’agit de concevoir des outils pour ingénieurs en IA qui soient plus accessibles et de réfléchir aux applications susceptibles d’assister les professionnels et non de les supplanter.
Que ce soit pour la traduction instantanée, la reconnaissance vocale et d’images, l’analyse de données pour le diagnostic médical, la composition de musique ou pour lire sur les lèvres, l’intelligence artificielle (IA) a permis de réaliser des prouesses. Mais au-delà de la performance pure, quelle utilité l’IA peut-elle avoir pour les Hommes ? Peut-on la concevoir non pas comme une fin mais un moyen avec lequel penser de meilleurs outils pour augmenter les capacités humaines ?
Cette problématique, assez évidente en apparence, Google a décidé de l’aborder de manière plus concrète à travers un nouveau programme nommé People+AI Research, ou PAIR. Le géant américain fait partie des entreprises les plus en pointe dans le domaine de l’intelligence artificielle, notamment par l’intermédiaire de sa filiale DeepMind spécialisée dans l’apprentissage automatique (ou machine learning) et les réseaux neuronaux profonds.
Les énormes progrès accomplis récemment par l’IA s’accompagnent de nombreuses questions sur les risques potentiels que cette technologie fait peser sur le développement de nos sociétés. Google a d’ailleurs déjà identifié cinq grands problèmes de sécurité que pose l’intelligence artificielle. Et avec son projet PAIR, l’entreprise californienne dit vouloir adopter une « approche humaniste de l’intelligence artificielle ». « Le but de PAIR est de se concentrer sur le « côté humain » de l’IA : la relation entre les usagers et la technologie, les nouvelles applications qui peuvent en découler et comment faire en sorte de la rendre plus inclusive », explique Google.
Concrètement, l’initiative comporte trois domaines correspondant à plusieurs besoins :
- Identifier et concevoir des outils pédagogiques et pratiques pour les chercheurs et les ingénieurs afin de les aider à maîtriser les techniques d’apprentissage automatique pour leurs projets.
- Aider des professionnels comme les médecins, les fermiers, les techniciens, les designers ou encore les musiciens à être plus efficaces grâce à des applications d’intelligence artificielle pensées pour eux.
- Faire en sorte que l’apprentissage automatique soit bénéfique au plus grand nombre, afin que chacun puisse profiter de ses avancées. Cela passe par une démocratisation de la technologie qui sous-tend l’IA.
Les « GAFAM » recrutent les meilleurs experts en IA
Cette déclaration de bonnes intentions s’accompagne de la mise à disposition en open source d’outils de développement, la diffusion de guides et d’articles scientifiques pour partager des pistes de réflexion et des éléments concrets. Par exemple, Google a libéré le code de deux applications, Facets Overview et Facets Dive, qui aident les ingénieurs en intelligence artificielle à débuter dans le domaine de l’apprentissage automatique en leur fournissant une vue d’ensemble des données à utiliser.
Comme le soulignent les promoteurs de PAIR, le machine learning a cela de particulier qu’il nécessite non seulement un débogage du code, mais aussi des données qui peuvent conduire une IA à des décisions erronées, notamment sous l’influence de faux positifs.
Si l’ouverture que veut promouvoir Google pour le bien commun est sans conteste bienvenue, elle a tout de même de quoi surprendre. On peut s’étonner d’entendre qu’il faut placer l’humain au cœur des développements de l’IA, ce qui semble assez évident.
Par ailleurs, il faut savoir que les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft) recrutent les meilleurs experts en intelligence artificielle pour leurs projets. Ce qui fait grincer des dents dans les milieux universitaires qui ont l’impression de se faire détrousser et estiment que les géants de la high-tech ne jouent l’ouverture que dans leur propre intérêt. Un débat qui n’est sans doute pas près d’être clos…