Google a publié, jeudi 16 avril un bénéfice supérieur aux attentes pour les trois premiers mois de l’année, à 1,42 milliard de dollars. Le bénéfice du groupe californien est en hausse de plus de 9 % en un an et marque plus qu’un triplement par rapport aux trois derniers mois de 2008, qui avaient été affectés par d’importantes dépréciations d’actifs.Ces résultats marquent cependant un changement d’époque pour le groupe de Mountain View qui, pour la première fois, accuse une baisse de son chiffre d’affaires par rapport au trimestre précédent, après plusieurs années de croissance exponentielle. A 5,51 milliards de dollars, ses recettes, qui à 98 % sont de nature publicitaire, ont progressé de 6 % en un an, mais ont accusé un recul de 3 % par rapport au dernier trimestre de 2008.
Les investisseurs, qui avaient largement anticipé la baisse de l’activité, ne lui en ont pas trop tenu rigueur : le titre gagnait 4,31 % à 405,50 dollars dans les échanges électronique après la clôture de la Bourse de New York, après avoir pris déjà 2,43 % en séance. Entre janvier et mars, « Google a eu un bon trimestre vu la profondeur de la récession », a estimé le PDG, Eric Schmidt, en relevant la « solide croissance des recherches » effectuées par les internautes sur le site du groupe.
Le groupe, qui a annoncé récemment la suppression de 200 emplois dans les ventes et le marketing, a précisé qu’il « continuait à embaucher, mais seulement dans les domaines essentiels », et qu’il avait revu à la baisse les primes versées à ses employés en 2009. Les effectifs ont déjà été réduits de 58 postes, à 20 164 employés.
INTÉRÊT POUR TWITTER
Par ailleurs, Google serait « très, très heureux » d’aider Twitter ou d’autres sites Internet de « communication immédiate » à gagner de l’argent, a indiqué Eric Schmidt, en évoquant des pistes pour rentabiliser le site de micro-blogs. « Sans parler spécifiquement de Twitter », ces sites pourraient devenir « un moyen de canaliser des informations marketing », et à partir de ce moment-là, « d’accrocher des produits publicitaires », a-t-il relevé.
Des rumeurs insistantes depuis quelques semaines affirment que Google est prêt à s’emparer de Twitter, trois ans après avoir racheté le site de partage de vidéos YouTube. Au début du mois le blog technologique TechCrunch évoquait des négociations avancées et estimait à plus de 250 millions de dollars le montant possible de la transaction – alors que l’an dernier le réseau de socialisation Facebook aurait proposé 500 millions.
Utilisé par plus de six millions de personnes, Twitter (« gazouillis » en français) permet à ses utilisateurs d’envoyer gratuitement de courts messages à des contacts (pas plus de 140 caractères). Le site a vu sa popularité exploser depuis sa création en août 2006, mais n’a toujours pas réussi à générer des recettes. Un cofondateur de l’entreprise, Biz Stone, a toutefois indiqué le mois dernier qu’il prévoyait de trouver cette année une façon d’engranger des revenus et pourrait proposer des services payants pour les professionnels.