Google à l’assaut du marché de la téléphonie mobile. Le géant de l’Internet a présenté, ce mardi en Californie, son propre smartphone, le «Nexus One», concurrent direct de l’iPhone d’Apple.
Le «Nexus One», le smartphone du géant américain de l’internet Google a été dévoilé mardi à son siège de Mountain View (Californie, Etats-Unis). Cet appareil à écran tactile a été présenté comme un «super téléphone» et une nouvelle étape dans l’évolution de son système d’exploitation Androïd, qui permet d’accéder à de multiples applications comme son principal concurrent, l’iPhone d’Apple.
«Je pense que vous verrez qu’il repousse les limites du possible sur un téléphone multifonctions», a déclaré Peter Chou, le directeur général de HTC, le fabriquant taïwanais du téléphone. Après une première percée sur le marché de la téléphonie mobile avec son système d’exploitation, lancé avec le G1 de HTC et T-Mobile en octobre 2008, le «Nexus One» doit être le premier téléphone sur lequel apparaîtra le logo du groupe, d’où son surnom de «téléphone Google».
Vendu 370 euros en ligne
Il est aussi le premier vendu directement par Google, qui a créé pour l’occasion une boutique en ligne, sur laquelle le géant d’internet propose l’appareil à d’éventuels clients aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, à Hong Kong et à Singapour pour 529 dollars pièce (près de 370 euros). Couplé à un abonnement à l’opérateur T-Mobile, filiale américaine de l’allemand Deutsche Telekom – puis plus tard avec son concurrent Verizon – il ne coûtera plus que 179 dollars (125 euros). En Europe où Google a signé un partenariat avec le britannique Vodaphone – propriétaire de 44 % de SFR – il devrait être disponible vers le milieu de l’année.
«C’est un beau mariage de la forme et de la fonction», a lancé Erick Tseng, un ingénieur du groupe qui en faisait la démonstration, vantant son épaisseur, pas supérieure à celle d’un stylo, et son poids, l’équivalent d’un «porte-clé couteau suisse». Le téléphone utilise la version 2.1 d’Androïd, la même que les téléphones Droid de Motorola, lancés en novembre au Etats-Unis. Il devrait néanmoins contenir quelques innovations comme des graphiques 3D.
Seulement 10 000 applications
Reste à savoir si le Google Phone pourra réellement concurrencer l’iPhone qui a plus d’une longueur d’avance avec notamment plus de 100 000 applications disponibles – contre 10 000 pour le petit nouveau – un écran multitactile, ce que n’a pas son concurrent, et une capacité de mémoire bien supérieure alors que le «Nexus One» n’affiche seulement que 512 Mo.
Ce plongeon tête la première de Google dans la téléphonie laisse ainsi certains observateurs dubitatifs. «On dirait que Google aimerait bien faire le même coup qu’Apple», juge l’expert Rob Enderle, en référence à l’iPhone et son succès phénoménal depuis son lancement en 2007. D’autres estiment que Google va essayer de transposer aux téléphones portables la réussite qu’il a connue dans le domaine de la publicité sur internet après avoir déboursé en novembre 750 millions de dollars pour racheter l’entreprise AdMob, spécialisée dans la publicité sur mobiles.
Pour le chercheur Jonathan Yarmis, un tel choix poussera le groupe à faire l’équilibriste pour, d’un côté, faire la promotion de ses propres appareils et, de l’autre, aider d’autres sociétés à mettre au point leur propre téléphone équipé d’Androïd.