La 16eme Conférence internationale sur le gaz naturel (GNL 16) et la 10eme session du Forum des pays exportateurs de pétrole se tiennent dans un contexte marqué par une forte chute des prix du GNL sur le marché international, passant de 12 dollars à 4 dollars le MBTU (million british thermic unit), en raison surtout de l’excèdent de l’offre mondiale de cette énergie, selon des experts présents à la conférence.
Chutant de 12 dollars à 4 dollars le million BTU, les prix du gaz naturel liquéfiés (GNL) ont dégringolé sur un marché mondial caractérisé par un excédent de l’offre gazière sans précédent.
Indexé aux cours du pétrole, le prix de cession du GNL qui devrait représenter 1 sur 7 du prix du baril de brut, soit environ 12 dollars, s’échange actuellement à seulement 4 à 5 dollars sur le marché spot, affecté par une surproduction inattendue aux Etats-Unis.
Mais pour le prix équitable du gaz, l’Algérie propose de diviser le prix du baril de pétrole, actuellement autour de 80 dollars, par six, « cela donne 13-14 dollars par MBTU ce qui est équitable », avait déclaré récemment à Vienne le ministre de l’Energie et des mines M. Chakib Khelil.
»Le gaz est propre, il est très demandé pour la production d’énergie. Cela fait sens », a-t-il alors commenté. Grands importateur du GNL, les Etats Unis ont vu leur production gazière monter en flèche ces trois dernières années au point de détrôner la Russie en 2009 comme premier producteur mondiale de gaz.
Cette performance, obtenue grâce à l’utilisation de nouvelles techniques d’extraction des gaz de schiste appelés également gaz non conventionnels a permis au premier consommateur mondial de GNL de s’auto-suffire et devrait contribuer à une surabondance importante de gaz dans les prochaines années.
Ce surplus de l’offre, couplé à la faible demande due à la crise économique, a conduit a une baisse drastique des prix sur le marché américain de presque 9 dollars/ Mbtu en moyenne en 2008 à moins de 3 dollars Mbtu/ début septembre 2009, selon les chiffres de l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
La part du gaz non conventionnel dans la production gazière totale des Etats-Unis devrait passer de 50% en 2008 à près de 60% en 2030, prévoit l’AIE dans son rapport 2009 sur ce marché. N’assurant plus de déboucher aux Etats-Unis, le marché du GNL risque de rétrécir davantage si d’autres pays disposant de réserves de gaz de schiste venaient à les exploiter, selon un experts.
Mais certains analystes estiment incertain que cette expérience soit répliquée dans d’autres régions du monde comme la Chine et l’inde, l’Australie et l’Europe, supposées renfermer des ressources considérables en raison des grands obstacles s’opposant à leurs mise en valeur.
Il s’agit notamment de contraintes limitant matériellement l’accès aux ressources, de besoins d’eau en grande quantité pour les opérations de mise en service des puits, ou de l’éloignement des ressources par rapport à l’infrastructure de transport en place. Rendu liquide par refroidissement du gaz à moins de 160 degrés, le GNL peut se transporter facilement par bateaux, contrairement au gaz naturel classique qui transite par gazoduc. En outre le volume du GNL est 600 fois inférieur a celui de son état gazeux, ce qui rend son transport plus économique.